Le 27 février 2019
George Wilson se fourvoie dans cette légende mal maîtrisée plus grasse que truculente.
- Réalisateur : Georges Wilson
- Acteurs : Suzanne Flon, Lambert Wilson, Macha Méril, Jean Carmet, Laurence Treil
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Editeur vidéo : Gaumont DVD
- Durée : 1h42mn
- Box-office : 839 887 entrées France / 209 034 P.P.
- Date de sortie : 11 janvier 1989
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Résumé : 1919. Arsène Muselier, jeune paysan disparu à la guerre, réapparaît un jour au village au grand étonnement de tous. Mais une autre nouvelle met le village en émoi, l’apparition de "la Vouivre", la folle des eaux qui, dit-on, est revenue avec son diamant pour tenter les hommes. Arsène va tenter de percer le mystère de cette étrange créature.
Notre avis : On avait oublié cette unique réalisation pour le cinéma du grand acteur et metteur en scène de théâtre Georges Wilson, accueillie sans enthousiasme à l’époque et peu diffusée depuis. S’inspirant d’un roman de Marcel Aymé, il y tente de retrouver ce fantastique inscrit dans le quotidien, mais aussi l’esprit gaillard de l’auteur, à travers une légende de Franche-Comté transposée après la guerre de 14-18. La difficulté était double : rester dans un cadre rural concret et plausible tout en introduisant le personnage merveilleux de la vouivre, femme des eaux entourée de serpents et parée d’une pierre précieuse. Pour ce faire, Wilson s’est entouré, outre son fils encore peu expérimenté, d’une pléiade de seconds rôles populaires (Dufilho, Méril, Carmet, Flon) à qui il fait incarner des paysans plutôt bas du front, sans éviter la caricature et l’outrance. Il les dirige sans nuances, et c’est pitié que de voir cabotiner Jean Carmet en fossoyeur ivrogne, ou Jacques Dufilho réduit à un personnage quasi mutique. Ce choix se justifie par la misanthropie affirmée de Marcel Aymé, qui fustige une population obsédée, sale, crédule, quand ce n’est pas la religion représentée par un prêtre stupide. De cette société portée par la haine et le ragot Wilson ne sait pas trop quoi faire et il se contente d’aligner des séquences qui se voudraient savoureuses mais tombent pour l’essentiel dans le graveleux et la laideur. Ses paysans sont des rustres, chez qui il est normal de fouetter une fille légère ou de se débarrasser d’un vieil employé devenu inutile. À vrai dire peu importe que ce soit historiquement vrai ou pas, le mépris évident annihilant toute sympathie ou identification possibles.
- Copyright Gaumont
La liaison entre la Vouivre et Arsène n’est guère mieux traitée : si on peut être sensible aux premières apparitions de la belle (existe-t-elle ou n’est-elle qu’une vision d’un soldat traumatisé ?), l’obsession du jeune homme ne s’exprime plus ensuite que par de plates scènes d’hallucinations ou des dialogues encombrés d’une fausse profondeur. La plastique de Laurence Treil, qui mit fin à sa carrière par la suite pour cause de maladie, est irréprochable, mais son rôle trop fade pour faire d’elle une vision sensuelle inoubliable.
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Alors, que reste-t-il de ce film hors d’âge ? Quelques séquences bienvenues, comme la longue discussion entre Suzanne Flon et Jacques Dufilho sur leur rencontre avortée, et de belles images d’une nature encore inexploitée. C’est peu, insuffisant en tout cas pour faire de La vouivre autre chose qu’une curiosité décevante.
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