Le 27 avril 2020
D’anciens enfants juifs, cachés pendant la guerre, se rendent pour la première fois au camp d’Auschwitz. Un documentaire pudique, mais qui ne donne pas assez la parole aux survivants.
- Réalisateur : Marc Grandsard
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Durée : 59 minutes
- Plus d'informations : Documentaire disponible en ligne jusqu’au 29/04/2020
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Résumé : Pendant une semaine, du 22 au 29 avril, le Mémorial de la Shoah vous invite à voir ou à revoir le film documentaire « La Visite », de Marc Grandsard Ils sont une dizaine d’anciens enfants cachés, la plupart orphelins de la Shoah, nés entre 1935 et 1943 en France. Leurs parents, leurs grands-parents, pour la plupart des émigrés de Pologne, ont été déportés à Auschwitz et à Sobibor. Eux ont été sauvés de justesse, cachés chez des Français non-juifs. Ils n’avaient jamais osé faire le voyage, mais depuis qu’ils participent aux réunions mensuelles du groupe de parole des anciens enfants cachés, animé par des psychologues, au Mémorial de la Shoah, ils ont souhaité faire la visite du camp. Marc Grandsard a fait le voyage avec eux.
Critique : Anciens enfants juifs cachés pendant la guerre, ils se rendent pour la première fois à Auschwitz avec leur groupe de parole, encadrés par une psychologue, un historien et un rabbin. Le réalisateur Marc Grandsard les a suivis.
Cette visite leur permet de faire revivre la mémoire de leurs parents, mais surtout d’entamer le processus de deuil dont on les a privés, avec une cérémonie religieuse sur les lieux du drame. Par son film, Marc Grandsard met en valeur la résilience des opprimés que l’on a voulu faire taire, en présentant leurs descendants debout et unis.
Même si ce documentaire comporte des séquences marquantes, comme la prière chantée du rabbin, on regrette le peu de place laissée à la parole des protagonistes. Ils n’échangent leurs ressentis que brièvement au début et à la fin du film. Beaucoup d’interrogations restent en suspens. On ne sait presque rien de la manière dont ce drame a marqué leur vie, si ce n’est l’ampleur de la peine que nous pouvons lire dans leurs yeux.
Globalement contemplatif, le film est surtout un hommage aux victimes et à leurs familles, même si l’historien et le guide donnent des précisions sur la structure des camps, leurs fonctionnements et le quotidien des prisonniers. Les visiteurs endeuillés, silencieux, sont filmés avec une pudeur appréciable. Pas de voyeurisme, ni d’images choquantes. Le spectateur a simplement l’impression de faire partie de la visite. Pour le cinéaste, le choix de ce point de vue est peut-être une manière de nous rappeler à quel point nous sommes tous concernés par l’impact et la nocivité des haines antisémites, raciales et autres discriminations qui déchirent nos sociétés.
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