Le 16 août 2022
Au cours des années 70, dans un canton suisse, une jeune femme se bat contre une clinique psychiatrique qui méprise ses patients. Si les enjeux abordés sont intéressants, la mise en scène de ce téléfilm est bien plate.
- Réalisateur : Marcel Gisler
- Acteurs : Stefan Kurt, Anna Schinz, Matthias Britschgi
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Suisse
- Distributeur : Arte
- Durée : 1h32min
- Date télé : 16 août 2022 13:35
- Chaîne : Arte
- Titre original : Aus dem Schatten
- Date de sortie : 11 septembre 2020
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Résumé : À la fin des années 1970, le milieu psychiatrique suisse a pris du retard par rapport aux avancées réalisées dans le reste de l’Europe. C’est dans ce climat que Christa Liniger, fraîchement diplômée de l’université de Zürich, obtient son premier poste de directrice du service social d’une clinique psychiatrique rurale, où son compagnon Marc exerce en tant que médecin assistant. La jeune femme souhaite s’occuper des patients dans une structure dédiée, située à l’extérieur de l’établissement, et nourrit le fol espoir de parvenir à les aider à retrouver leur place dans la société. Mais le professeur Sennhauser, directeur inflexible aux pratiques archaïques, aussi charismatique que manipulateur, met tout en œuvre pour contrecarrer ses plans. Au sein d’un corps médical exclusivement masculin, la jeune femme se voit alors peu à peu traitée comme quantité négligeable et accumule les déconvenues, autant professionnelles que personnelles...
Critique : Inspiré d’une histoire vraie, ce téléfilm parvient d’abord à susciter l’intérêt, en démontrant par l’exemple le mépris que manifeste la clinique psychiatrique rurale vis-à-vis de ses patients. Une séquence particulièrement édifiante nous convainc des méthodes autoritaires de la structure : la commission des médecins, réunie sous l’autorité du professeur Sennhause, expédie l’examen des cas, ne manifeste que des velléités de contrôle, qui évoquent bien sûr tous les travaux de Michel Foucault, dont une photo est d’ailleurs brièvement commentée au cours d’une soirée. Le désarroi de Christa Liniger, symboliquement confondue avec une pensionnaire lors de son premier entretien, cède bientôt la place à une farouche volonté de venir en aide à ces gens qui sont maltraités. L’héroïne voudrait les placer dans un lieu adéquat, un foyer thérapeutique, pour leur offrir plus d’autonomie.
Si les premières minutes installent une atmosphère intéressante, les enjeux se diluent dans une mise en scène qui manque d’imagination : les entretiens privilégient les champs-contrechamps, les plans de coupe adviennent à des moments prévisibles, le jeu des comédiens est platement conforme à leur configuration psychologique. Le téléfilm chemine avec lenteur vers un drame prévisible et l’on ne peut pas dire que la teneur des dialogues entre les protagonistes sauve l’ensemble, lorgnant vers les banalités d’usage que suscitent des situations très artificielles.
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