La tentation de Jessica - la critique

Jessica, jeune New-Yorkaise cherche désespérément l’homme de sa vie. C’est en répondant à une petite annonce dans la rubrique "Femme cherche femme" qu’elle croisera le chemin d’Helen. Entre amour et amitié, coming-out douloureux et quiproquos souvent drôles, cette comédie légère divertit sans chercher la profondeur.

L’argument : Jessica (Jessica Westfeldt) est une jeune New-Yorkaise de 28 ans bien sous tous rapports : belle et séduisante, secrétaire de rédaction compétente dans un quotidien de la ville renommé, elle fait régulièrement son jogging à Central Park, est en psychothérapie, lit énormément et déteste les ordinateurs. Elle engloutit ses burgers sur le pouce et mange parfois en famille pour fêter le Shabbat. Seul hic à cette vie parfaite, son frère se marie, sa meilleure amie est enceinte et elle, Jessica, comme Bridget Jones, n’arrive pas à trouver l’homme idéal.
Helen (Heather Juergensen) est une New-Yorkaise belle, jeune, branchée, travaillant dans une galerie d’art, croqueuse d’hommes, pratiquant la méditation et s’essayant à l’hindouisme. Seul hic à cette vie parfaite, elle s’ennuie terriblement au lit et voudrait voir ce qui se passe du côté des femmes.
Par le truchement d’une petite annonce et d’une citation heureuse de Rilke dans la rubrique "Femmes cherchent femmes", les deux jeunes femmes vont se rencontrer, se découvrir et essayer de s’aimer.

Notre avis : Distrayant et léger. Voilà ce que l’on pourrait retenir de ce premier long métrage en 35mm du réalisateur Charles Herman-Wurmfeld. Tiré de la pièce de théâtre Lipschtik co-écrite par les deux actrices principales, ce film décide de traiter de l’homosexualité féminine comme le prolongement d’une simple relation entre filles. Où s’arrête l’amitié et où commence l’amour ? La limite est plus que floue.
On retiendra les conversations entre copines qui parlent de mecs ("les sexy-moches") où l’on flirte avec l’univers Sex in the city, ou encore l’initiation au "lesbianisme" à gros renfort de dépliants sur les pratiques saphiques.
Passé la recette "homo-thérapique" qui vous rend heureux et le "et si ça nous arrivait !", que reste-t-il ? A dire vrai pas grand-chose tant ces New-Yorkaises sont tellement... new-yorkaises, tant les clichés (coming-out, mariage et quiproquos avec la famille juive) et les situations supposées s’enchaînent sans plus surprendre. Les scènes passent et le film lasse.

Si l’on ajoute à cela une réalisation et un montage "à la new-yorkaise", avec une caméra qui bouge souvent et une image parfois décadrée comme pour faire genre... on a un résultat et aussi un sentiment mitigés.
Ce film distrayant, très dans l’air du temps, pourrait se laisser regarder. Cependant en effleurant la complexité des rapports sentimentaux entre les êtres de quelque sexe qu’ils soient, La tentation de Jessica nous laisse trop sur notre faim. C’est pourquoi on n’aurait pas tort de s’abstenir.
Distrayant, très tendance, on pourrait se laisser aller à cette "tentation" ! Le principe selon lequel les rapports sentimentaux entre les êtres n’ont que faire de l’orientation sexuelle pouvait aboutir à une réflexion intéressante. Mais le sujet est survolé, inachevé, et nous laisse finalement sur notre faim. Dommage !