Amours chiennes
Le 9 novembre 2005
Un samouraï qui cherche sa voie dans un monde corrompu. Classique, oui, mais digne d’intérêt.


- Réalisateur : Yoji Yamada
- Acteurs : Masatoshi Nagase, Takako Matsu
- Genre : Drame, Arts martiaux - Combats
- Nationalité : Japonais

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– Durée : 2h12mn
– Titre original : Kakushi ken - oni no tsume
Un samouraï qui cherche sa voie dans un monde corrompu. Classique, oui, mais digne d’intérêt.
L’argument : A l’aube de la Restauration de l’empereur Meiji, un samouraï de basse caste, Munezo Katagiri, secrètement amoureux de la servante Kie, se trouve pris dans les luttes politiques entre clans.
On lui ordonne de tuer son ancien ami Hazama, condamné à la suite d’un complot qui a ébranlé le clan. Il est écartelé entre son devoir, son amour impossible pour Kie, d’une caste inférieure, et la fidélité à son compagnon de sabre...
Notre avis : Auteur d’une poignée de fictions stimulantes, Yoji Yamada s’interroge dans La servante et le samouraï sur la solidité des codes moraux. En filigrane, il assène une critique sociale assez violente et filme avec une certaine délicatesse l’histoire d’amour d’un samouraï et d’une servante qui ne va pas tarder à déclencher les réactions des bien-pensants. Sur deux heures, on adopte le point de vue du protagoniste (Masatoshi Nagase), un samouraï intègre qui prend peu à peu conscience que le monde qu’il croyait rigide et droit est en fait corrompu jusqu’à l’os. L’intrigue assure une certaine richesse thématique sans toutefois dépoussiérer les codes. Progressivement, Yamada filme l’affranchissement des personnages vis-à-vis des conventions sociales. L’histoire d’amour quasi platonique puisque impossible est rehaussée par la sobriété lumineuse des acteurs. De la même façon que le cinéaste (qui n’a rien perdu de son ardeur) échappe aux débordements lacrymaux en injectant de la dérision dans les passages les plus pathétiques. Son discours terrible sur la remise en cause des principes établis sert de toile de fond à ce film notable et intense.