Le 4 janvier 2019
Un premier film réalisé par un ancien assistant réalisateur de Jacques Audiard qui laisse une impression mitigée.
- Réalisateur : Frédéric Grivois
- Acteurs : Ludivine Sagnier, Tchéky Karyo, Johan Heldenbergh, Reda Kateb, Pascal Demolon
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Durée : 1h38min
- Box-office : 25.321 entrées France / 9.559 entrées P.P.
- Date de sortie : 17 juin 2015
- Festival : Festival du film Policier de Beaune
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L’argument : Champion de tir au fusil, Vincent mène une vie tranquille entre sa femme et sa fille. Jusqu’au jour où des problèmes d’argent l’obligent à remettre en cause ses projets et menacent l’équilibre de sa famille.
Une rencontre au stand de tir avec Renaud, personnage aussi séduisant qu’énigmatique, lui promet une issue grâce à un contrat un peu particulier. Dès lors, Vincent met le doigt dans un engrenage des plus dangereux…
Notre avis : Pas vraiment heureux, mais pas tout à fait malheureux encore, Vincent traverse une phase particulière et l’on sent que sa vie est sur le point de basculer. C’est à la fois son sens du devoir, ses moyens financiers limités, mais surtout sa bonté naturelle, qui le poussent à accueillir chez lui son père mourant (Tchéky Karyo), plutôt que de le placer dans une maison spécialisée. Reda Kateb continue de séduire dans ce genre de rôle d’homme effacé qui se révèle quand il est bousculé (Hippocrate, Loin des Hommes...). Face à l’aigreur du père, la femme de Vincent (Ludivine Sagnier) décide de partir vivre chez sa sœur, avec leur fille… En attendant la mort du père de Vincent, la vie de celui-ci est en suspens. Une fois ce contexte longuement mis en place, on comprend un peu mieux l’ambiance léthargique du film, annoncée dès le titre : la résistance de l’air.
© 2015 Gaumont Distribution. Tous droits réservés.
Le film est zélé à s’en tenir à ce principe mi-pragmatique, mi-poétique. Alors que le drame lorgne du côté du polar, Fred Grivois se contente de nous montrer l’état de flottaison des personnages sans jamais nous mener à l’impact tant attendu. Comme lors de cette étonnante scène finale, dilatée à l’infini, où rien ne se passe. Il est assez frustrant de ne jamais voir les conséquences de ces objets apathiques projetés dans le drame. Le cinéaste concilie mal les exigences scénaristiques du polar avec celle de la chronique psychologique, ne reproduisant par le miracle du Convoyeur, de Nicolas Boukhrief.
Même après son premier contrat, passé la décharge d’adrénaline procurée par le magot récolté, Vincent se rétracte et retourne dans un état d’entre deux avec lequel ressort le spectateur à la fin du film. Dès que le père de Vincent meurt, le nœud dramatique bâti autour de leur relation disparaît purement et simplement. Il en est de même avec la femme de Vincent, dès son déménagement. Il ne reste donc plus que Vincent et Renaud, ce personnage intriguant qu’il rencontre au club de tir... jusqu’à ce que ce dernier disparaisse lui-aussi du récit, qui s’accélère soudain et ne semble alors plus avoir de temps à accorder à ce protagoniste capital.
© 2015 Gaumont Distribution. Tous droits réservés.
C’est somme toute assez logique pour un film qui choisit d’épouser le point de vue de Vincent, lui-même dépassé par les événements. C’est néanmoins aussi ce qui le pénalise, puisqu’il repose finalement essentiellement sur ce personnage dont le portrait apparaît grâce aux personnes qui gravitent autour de lui… En les évacuant progressivement, le film se vide aussi de toute sa force émotionnelle et dramatique et il ne peut laisser au spectateur qu’une impression mitigée.
© 2015 Gaumont Distribution. Tous droits réservés.
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