La mort suspendue - la critique

Une ascension qui dépasse les limites verticales. Frissons vertigineux garantis.

L’argument : En mai 1985, dans la Cordillère des Andes, au Pérou, Joe Simpson et Simon Yates, deux talentueux alpinistes britanniques, tentent l’ascension de la face ouest du Siula Grande. Ils atteignent le sommet, mais c’est à la descente que se produit le drame.
Dans la tempête, Joe tombe et se casse la jambe. A 6 000 mètres, sur cette montagne isolée du monde, il n’a aucune chance de s’en sortir. Et Simon sait que s’il vient en aide à son ami, lui aussi est perdu. Ce dernier va devoir prendre une terrible décision : couper la corde qui le relie à Joe...

Notre avis : Suite aux critiques virulentes du petit monde calfeutré de l’alpinisme à l’encontre de son compagnon d’épopée, Simon Yates, l’alpiniste Joe Simpson publia le journal des évènements de leur périple cauchemardesque lors de l’ascension vertigineuse du Siula Grande, connu de ce milieu comme l’un des sommets les plus infranchissables au monde. Culminant dans la Cordillère des Andes à environ 6400 mètres, ils sont acheminés par un guide de haute montagne, sept kilomètres au pied du lieu de tous les dangers, qui guettera leur hypothétique retour.
Prévu à l’origine avec Tom Cruise (il s’est rattrapé en étant suspendu à une falaise dans Mission : impossible 2 !), ce projet avorté, adapté du best-seller de Joe Simpson, s’est retrouvé dans les mains de Kevin MacDonald (petit-fils d’Emeric Pressburger, le complice de Michael Powell (Les chaussons rouges, Le voyeur) ; il est aussi le frère du producteur de Danny Boyle). Révélé au grand public par le somptueux Le dernier roi d’Écosse, Macdonald débute sa carrière par plusieurs documentaires (dont l’oscarisé Un jour en septembre).
Sorti sur écran IMAX, les images de ce pseudo-documentaire à haute voltige sont à couper le souffle (on pense aux hauts sommets himalayens du Narcisse noir, coréalisé par son aïeul). Alternant l’interview des deux alpinistes et leur exploit périlleux (joués par de vrais acteurs), La mort suspendue pâtit d’une construction trop linéaire et d’un épilogue connu dès les premiers instants (annoncé par les deux protagonistes face caméra). Regrettable au vu de ses nombreuses qualités, mais il n’en demeure pas moins le must absolu en matière d’alpinisme au cinéma, à un niveau largement au-dessus de La sanction, Cliffhanger et autres Vertical limit.