La mort a pondu un œuf - Giulio Questi - critique

Critique : Jean-Louis Trintignant, particulièrement dans la première partie de sa carrière, a beaucoup tourné en Italie, pour le très bon comme Le fanfaron (Il sorpasso de Dino Risi 1962) ou pour le franchement moins bon comme celui-ci.

Se voulant la version modernisée d’une histoire politico-policière teintée de fantastique, le récit alambiqué tente surtout de perdre le spectateur sur les vraies intentions de Marco, anti-héros peu sympathique, jusqu’à le tromper sur ses actions.
Marco, soumis à son épouse qui possède tout, est amoureux de Gabri (Ewa Aulin), la nièce d’Anna avec qui il a une liaison des plus fades. Celle-ci, fantasque et surtout intéressée par le futur héritage de sa tante, va vite lui préférer Mondaini (Jean Sobieski), un ambitieux qui travaille dans le marketing.

Le film mélange les genres, nous proposant entre autres : un peu de politique avec des réunions syndicales de patrons et quelques événements liés au conflit social dû à la modernisation de l’élevage qui a conduit à supprimer l’essentiel des emplois ; du suspense avec une enquête policière tardive ; ou encore de l’érotisme bon teint avec un soupçon de sadisme, y compris lors d’un jeu idiot pour soirée bourgeoise oisive.

Le montage haché et heurté, soutenu par une musique pop omniprésente, n’arrange pas les choses. Quant au titre, italien, comme français, on a connu plus distingué !

Aux côtés de Gina Lollobrigida, ici sous-employée, on peut tout de même souligner l’interprétation tout en ambiguïté de Jean-Louis Trintignant, comme souvent énigmatique à souhait.