Le 20 juin 2023
Pas grand chose de nouveau sous le soleil ibérique, si ce n’est un petit polar bien troussé porté par Álvaro Morte, ex-professeur de La casa de papel.
- Acteurs : Daniel Aráoz, Veronica Echegui, Álvaro Morte, María Eugenia Suárez, Zorion Eguileor
- Genre : Thriller, Policier
- Nationalité : Espagnol, Allemand, Argentin
- Distributeur : KMBO
- Durée : 1h48mn
- Date télé : 8 juillet 2024 22:40
- Chaîne : Canal+ Cinéma
- Titre original : Objetos
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 24 mai 2023
- Festival : Festival de Reims 2023
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Résumé : Mario travaille à Madrid au bureau des objets trouvés. Un jour, on lui remet une valise trouvée au fond d’une rivière. À l’intérieur, Mario trouve des vêtements et des ossements d’enfants. La police n’étant pas résolue à enquêter, il décide alors de mener ses propres recherches, au péril de sa vie.
Critique : Votre conspiration criminelle, vous la préférez taille soute ou taille cabine ? Mario, opiniâtre employé du bureau madrilène des objets trouvés, ne se doutait pas, en trouvant une mallette carmin, qu’il venait de mettre un pied dans le monde merveilleux des odieux parrains, des hommes de main taciturnes et de l’atroce trafic d’êtres humains…
Depuis une décennie environ, une bonne partie des thrillers espagnols distribués sous nos latitudes sont de petits bijoux : La isla mínima, La colère d’un homme patient, El Reino… Fort de cet « avantage du terrain », comme on dit à Suzanne Lenglen, Jorge Dorado (qui signe son troisième film) livre un polar classique et bien troussé. Sans pouvoir s’enorgueillir de la maestria de ses confrères Raúl Arévalo et surtout Rodrigo Sorogoyen, il filme la Madrid interlope et les plaines désertiques d’Argentine avec le même allant.
- © Capelight Pictures OHG / KMBO. Tous droits réservés.
Le périple est d’autant plus appréciable que le réalisateur n’oublie pas la psychologie de ses personnages en cours de route. La grande idée est d’avoir doté le (anti-)héros de ce penchant tout à fait chrétien qu’est le syndrome du sauveur, et qui lui ferait faire absolument tout. Rien de tel, pour s’absoudre de ses péchés d’hier, d’aller à la rescousse des autres… C’est bien simple : Mario ne peut pas s’en empêcher. Pas bien loin non plus, cette idée du fatum, de l’inévitabilité du destin, que Jorge Dorado emprunte au théâtre antique et qui est présente dans le film noir depuis ses origines.
L’acteur Álvaro Morte, mis sur orbite par le carton de la série La casa de papel, porte sur ses solides épaules et sa barbe drue le récit. On peut parfois s’agacer de son incarnation mono-expressive d’un homme au passé trouble, mais celle-ci est – comme d’autres tics de La Maleta – finalement raccord avec la loi du genre dans ces films. Une trop grande obédience aux codes qui empêche sans doute cet habile polar de se muer en vraie tragédie.
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