Le 7 novembre 2017
Une adaptation fidèle de l’un des romans les plus riches de Charles Dickens.
- Acteurs : Gillian Anderson, Charles Dance, Carey Mulligan, Denis Lawson
- Genre : Drame, Romance
- : Koba Films
- Durée : 416mn
- Titre original : Bleak House
- Date de sortie : 22 novembre 2017
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– Année de production : 2005
– Date de sortie en DVD : 22 novembre 2017
Résumé : Un fabuleux héritage donne lieu à un interminable procès, autour duquel se croisent des destins très divers : Lady Deadlock, qui cache un lourd secret, le riche philanthrope John Jarndyce, la jeune orpheline Esther Summerson aux origines mystérieuses, un jeune clerc indiscret, un très inquiétant avocat, un petit balayeur de rue...
Considéré comme l’un des plus grands romanciers de la période victorienne, Charles Dickens (1812-1870), auteur d’Oliver Twist et de David Copperfield, a écrit quelques oeuvres moins connues en France mais pourtant tout aussi remarquables telles que La maison d’âpre-vent (1853), sans doute l’un de ses romans les plus complexes, avec son foisonnement d’intrigues et de personnages.
A trois reprises, la BBC a produit des adaptations télévisuelles de ce roman, d’abord en 1959, puis en 1985 et enfin celle-ci en 2005. Cette dernière, désormais disponible en France en vidéo, se compose de huit épisodes de 52 minutes.
Comme à son habitude, la BBC a mis les petits plats dans les grands pour s’assurer de la réussite de sa série. Ainsi, au niveau du scénario, elle s’est adjoint les services du célèbre Andrew Davies, connu pour ses collaborations sur les séries d’Orgueil et préjugés, de Northanger Abbey ou La foire aux vanités. Quant à la réalisation, on notera que les épisodes 6 à 8 ont été mis en scène par Susanna White, à qui l’on doit l’excellente adaptation « BBC » de Jane Eyre en 2006. On nage donc dans un univers d’experts. Le casting est lui aussi à la hauteur. L’actrice Gillian Anderson (X-Files) est la star du casting dans le rôle de la mystérieuse aristocrate Lady Dedlock. Son interprétation, toute en retenue, est probante, mais on n’en doutait pas, après tout n’avait-elle pas été sublime dans l’adaptation du roman d’Edith Wharton, Chez les heureux du monde ?
Les amateurs de séries récentes auront également reconnu Charles Dance (Le trône de fer) en avocat implacable et profiteur. On note aussi la présence d’une jeune Carey Mulligan dans le rôle d’Ada Clare, pupille de John Jarndyce.
La série respecte parfaitement le pavé de 1000 pages de Dickens. Les téléspectateurs découvrant cette œuvre uniquement par son adaptation télévisuelle, devront tout de même s’armer d’un minimum de patience. En effet, l’action, qui se déroule dans l’Angleterre des années 1830, met clairement du temps à démarrer. Les trois premiers épisodes ne sont pas très dynamiques. Heureusement, le spectateur est tenu en haleine par le mystère entourant cette histoire.
La maison d’âpre-vent, dont on lui préférera son titre original « Bleak house » (« la demeure de désolation »), raconte au départ le procès de « Jarndyce contre Jarndyce » traînant de procédure en procédure. Ce procès constitue en soi une allégorie de la lenteur de la justice, comme l’a dépeint avec expérience Charles Dickens, lui-même ancien clerc.
Or, cet interminable procès intéresse, à des degrés divers, plusieurs protagonistes. Il finit par être, comme dans un film d’Hitchcock, un sorte de McGuffin. On en parle tout le temps mais on en voit jamais la couleur. Comme l’indiquerait le personnage qu’interprète Gillian Anderson dans une autre célèbre série, la vérité est ailleurs...
Et c’est bien le cas puisque La maison d’âpre-vent introduit, d’ailleurs plutôt habilement, plusieurs intrigues, qu’elles soient policières (les nombreux meurtres), dramatiques (les origines mystérieuses de plusieurs personnages), mélodramatiques (des histoires d’amour contrariées) et donc juridiques avec ce procès interminable.
Dans ce monde dickensien, la société repose évidemment sur l’argent et la notion de classe avec d’un côté de riches nobles et de l’autre les gens du peuple peinant à s’en sortir pour survivre. La série retranscrit l’empathie de Dickens envers les pauvres et autres laissés-pour-compte, à l’image du jeune balayeur Jo.
A y regarder de près, l’attention du spectateur est surtout portée vers des considérations morales. On a d’un côté les gens naturellement bons, philanthropes, à l’image de John Jarndyce, recueillant les pupilles Ada et Richard ainsi que l’affectueuse Esther Summerson. Dans cette catégorie, on peut également classer Allan Woodcourt, médecin très proche des pauvres. De l’autre côté de l’échelle morale, se situe le carnassier Mr Tulkinghorn, avocat sans foi ni loi joué avec conviction par un sombre Charles Dance ou encore l’usurier Smalweed, personnage ridicule apportant un peu d’humour dans cette histoire tragique.
Hormis un démarrage lent, La maison d’âpre-vent peut se targuer d’une histoire solide, de thématiques intéressantes et d’une excellente interprétation. C’est une bonne façon d’entrer dans le monde imaginaire de Charles Dickens.
LES DVD
Huit épisodes, d’une durée de 52 minutes chacun, répartis sur trois DVD.
Les bonus :
0
Alors que le matériau de base, à savoir le roman de Charles Dickens, est l’un de ceux qui a été le plus analysé, il est fort dommage de constater que les bonus de cette mini-série se limitent à un « espace découverte » comportant des extraits de DVD sortis chez Koba films : De grandes espérances ; La petite Dorrit ; La foire aux vanités et La dame de Wildfell Hall.
L’image :
Une image de très bonne qualité, que cela soit à l’intérieur des demeures bourgeoises que l’on découvre, parfois peu éclairées, ou dans les paysages naturels extérieurs, très lumineux. Rien à redire.
Le son :
Le son n’est pas très puissant et se révèle assez limité. Mais cela n’est pas franchement handicapant pour une série qui repose avant tout sur les dialogues des personnages. A noter que l’adaptation est disponible uniquement en version originale sous-titrée en français.
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