La Fille inconnue : les frères Dardenne célèbrent Adèle Haenel à Cannes

De retour sur la Croisette après deux Palme d’or pour Rosetta et L’Enfant, les deux frères trublions du cinéma belge présentent La Fille inconnue, en compétition avec Adèle Haenel.

L’argument : Un soir, après l’heure de fermeture de son cabinet, Jenny, jeune médecin généraliste, entend sonner mais ne va pas ouvrir. Le lendemain, elle apprend par la police qu’on a retrouvé, non loin de là, une jeune fille morte, sans identité.

Notes : Après avoir brillé sous les caméras de Céline Sciamma, Bertrand Bonnello, Guy Maddin, André Téchiné ou encore Thomas Cailley, il apparaissait presque logique qu’Adèle Haenel finisse par intéresser les frères Dardenne. C’est que l’actrice pose un regard acerbe sur la société qui l’entoure, elle dont la conscience sociale et la détermination semblent toujours plus affutées, comme pour mieux dénoncer. Mais c’est surtout qu’Adèle Haenel fait montre d’un talent monstre, et il suffit de jeter un œil sur sa filmographie et ses choix - toujours exigeants - pour s’en convaincre. Pas de hasard, donc, si les frères terribles du cinéma belge font appel à la comédienne.

Grands habitués des marches et du tapis rouge, les frères Dardenne ont notamment à leur actif deux Palme d’or, l’une remportée avec Rosetta en 1999, l’autre avec L’Enfant en 2005. Les deux hommes permirent par ailleurs à Émilie Dequenne, alors débutante, de repartir avec un prix d’interprétation féminine (Rosetta en 1999). Avant d’en faire autant pour Olivier Gourmet en 2002 grâce au film Le Fils. Par la suite, les deux hommes décrocheront également le Prix du Scénario en 2008 pour Le Silence de Lorna, le Grand Prix pour Le Gamin au vélo et la mention spéciale du jury œcuménique en 2014 pour Deux jours, une nuit. Reste à savoir si les deux cinéastes réussiront avec La Fille inconnue à poser un regard moins convenu sur la société contemporaine. Leurs derniers films, brillants mais peut-être trop évidents, laissaient en effet craindre la répétition et donc la dilution. Gageons que leur verve et leur regard aiguisé l’emportent sur le reste.

À noter que les deux hommes font appel à Jérémie Renier pour la cinquième fois, après La Promesse (1996), L’Enfant (2005), Le Silence de Lorna (2008) et Le Gamin au vélo (2011).