Le 23 avril 2016
Film du collectif ouvrier louvoyant du côté du meilleur du cinéma social britannique, La Fille du Patron est un feel-good movie frais et exubérant qui sait donner de la chair à ses personnages.


- Acteurs : Florence Thomassin, Christa Théret, Patrick Descamps, Olivier Loustau
- Genre : Romance
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Wild Side Video
- Durée : 1h38mn
- Date télé : 4 décembre 2016 20:50
- Chaîne : Canal + Cinéma
- Date de sortie : 6 janvier 2016

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Film du collectif ouvrier louvoyant du côté du meilleur du cinéma social britannique, La Fille du Patron est un feel-good movie frais et exubérant qui sait donner de la chair à ses personnages.
L’argument : Vital, 40 ans, travaille comme chef d’atelier dans une usine textile. Il est choisi comme « cobaye » par Alix, 25 ans, venue réaliser une étude ergonomique dans l’entreprise de son père sous couvert d’anonymat. La fille du patron est rapidement sous le charme de cet ouvrier réservé et secret qui s’ouvre peu à peu à son contact et se met à rêver d’une autre vie…
Notre avis : Contrairement aux comédies pataudes Un Village presque parfait, Bowling et Les Reines du Ring, le premier film d’Olivier Loustau, acteur notamment vu chez Kechiche, replace l’ouvrier à l’avenir en péril, au centre du récit social, sans burlesque ni pathos inconfortable. Il s’agit pour cet auteur en devenir, de puiser son inspiration dans le meilleur de la mythologie du cinéma français des années 40-50 ou dans l’ADN britannique des dernières décennies dont sont empreints les feel-good movies Billy Elliot et Les Virtuoses. A l’instar de son compatriote Discount, sorti un an plus tôt, La Fille du Patron allie l’intelligence de cœur et celle de la plume, débordant d’enthousiasme dans son traitement des classes sociales qui ne lorgne pas vers le cliché grossi. La romance naissante entre la fameuse fille du patron interprétée par la radieuse Christa Théret, au jeu toujours franc et juste, venue accomplir une étude d’ergonomie dans l’usine textile de son père, et un chef d’atelier (Loustau, au naturel confondant), évite de basculer dans les aléas de la romance hébétée, et même la métaphore collective du rugby, l’un des piliers parallèles de la boîte, n’alourdit pas l’écriture de ce divertissement sensé qui, aux ficelles de la comédie préfère celui plus affranchi du drame conjugal.
En d’autres termes, c’est bien mieux que le ratage de La Mer à boire, auquel on pense aussi parfois, dans sa thématique ouvrière et sociale.
Le DVD
Très beau film social français qui déborde de générosité, le premier long d’Olivier Lousteau profite d’une édition riche en bonus.
Les suppléments :
Beaucoup à se mettre sous la dent, des scènes coupées, plutôt intéressantes et qui complètent bien le métrage, une interview de son auteur qui a la tête sur les épaules, et surtout un court métrage dans le ton de La Fille du Patron, même si cette fois-ci l’on se situe dans le milieu des pêcheurs. D’une durée de 30mn, Face à la mer démontre la cohérence d’une oeuvre en construction. Kechiche, cinéaste avec lequel Loustau a tourné plus de trois fois, peut être fier de son protégé.
Malheureusement pas d’intervention de Christa Théret, actrice qui est pour beaucoup dans le naturel captivant du film.
L’image :
Belle édition, propre et assujettie à un contraste séduisant.
Le son :
Le Dolby Digital en 5.1 qui nous est proposé vient donner du coffre aux scènes de collectif et permet de mieux élaborer l’arrière-plan musical folk et traditionnel.