Apocalypse toujours
Le 1er avril 2003
Un sujet fort traité de manière naïve et peu parlante.
- Réalisateurs : Jonathan Foo - Nguyên Phan Quang Binh
- Genre : Drame
- Nationalité : Vietnamien, Singapourien
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– Durée : 1h30mn
– Titre original : Vu khuc con co
Festival du film de Paris. 26 mars. 20 heures. Les abords du Gaumont Marignan ont un air de fête. Une double rangée de très jolies Vietnamiennes en robes blanches, et couronnées de fleurs, accueillent ce soir le public. La salle est déjà comble et on attend encore une délégation de l’ambassade du Vietnam... La danse de la cigogne, en compétition officielle, a été produit par le Vietnam, mais aussi par Singapour. Des robes en soie de Chine froufroutent dans les allées de la salle.
On passera outre les maladresse techniques, les problèmes de mise au point, de déplacement de caméra, de raccords. L’essentielle vertu de ce premier long métrage de Jonathan Foo, Nguyên Phan Quang Binh réside dans son sujet : la guerre du Vietnam du point de vue de cinéastes vietnamiens. A la veille du 25e anniversaire de la libération de Saigon, le 30 avril 2000, un ancien caméraman chargé de la propagande se souvient de l’année 1968. La guerre vient de commencer.
Cette date anniversaire est l’occasion de flash-back retraçant l’expérience de la guerre par plusieurs jeunes gens venus de région différentes. Certains sont morts, d’autres pas. Tous ont souffert et ces souffrances sont indélébiles pour ceux qui ont survécu. C’est ce que la voix off du narrateur ex-caméraman ne cesse de répéter, comme si les images étaient impuissantes. Curieusement, le narrateur l’avoue, "aucune image ne peut montrer ce que fut la guerre", et le spectateur ressent hélas profondément cette aporie : la reconstitution fictive des scènes de combat est d’une telle naïveté qu’elle ne parvient pas à émouvoir : les réalisateurs ont figé les corps des soldats qui tombent sous les balles et les bombes dans un ralenti systématique et grotesque. A grand renfort d’une musique dont l’emploi reste très scolaire et redondant. Redondant, comme l’ensemble du film, alternant récit romancé du passé, images d’archives, et discussions quasi documentaires pour les scènes du présent, en 2000, dans une succession dont la logique échappe au spectateur. Etrange constat : dans ce film, les images ne parlent. Dommage.
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