La corde raide - Richard Tuggle - critique

Criitique : Comme parfois dans les productions de Clint Eastwood, celui-ci ne réalise pas et confie la mise en scène à l’un de ses collaborateurs. Ici, il choisit Richard Tuggle, qui avait déjà participé au scénario de L’évadé d’Alcatraz (Escape from Alcatraz 1979), un autre Eastwood, dont la réalisation avait été confiée au vétéran Don Siegel.

Block, le personnage principal, n’est pas sans rappeler l’inspecteur Harry, immortalisé à plusieurs reprises par l’acteur. Seulement ici son personnage, s’il est aussi froid et mutique, ne dédaigne pas fréquenter les prostituées avec qui il aime user de menottes et autres liens de soie. Alors, quand un deuxième meurtre au même mode opératoire a lieu sur une prostituée qu’il a lui-même fréquentée, il commence à se poser des questions sur lui-même, et se demande si le meurtrier ne cherche pas à le piéger.
La piste de L’inspecteur meurtrier est vite écartée : on imagine difficilement la star de Hollywood en meurtrier sadique, d’autant plus quand il est présenté dès les premières images comme un papa poule, qui recueille les chiens errants !
Flanqué d’un collègue aussi bavard que lui (Dan Hedaya) dont on ignore le point de vue, il va aussi devoir composer avec Beryl (Geneviève Bujold), la responsable d’une association d’autodéfense féminine, qui insiste pour collaborer avec lui.
Ce polar classique, mais solide, permet aussi d’apprécier de nombreux quartiers de la Nouvelle-Orléans, notamment pendant son carnaval.

L’une des bonnes idées de la distribution est d’avoir confié le rôle principal féminin à la canadienne Geneviève Bujold, rarement utilisée dans ce type de films d’action.
La fille aînée de Block est jouée par Alison, la propre fille d’Eastwood, actrice occasionnelle, que l’on a pu voir jusqu’ici dans cinq films produits et souvent réalisés par son père.