Il court, il court...
Le 15 août 2014
Jérémie Renier se retrouve piégé dans une course contre la montre alors que le spectateur ne fait que regarder la sienne.
- Réalisateur : Jean-Baptiste Andrea
- Acteurs : Jérémie Renier, Bouli Lanners, Bruno Ricci , Audrey Fleurot
- Genre : Thriller
- Nationalité : Français
- Distributeur : Rezo Films
- Durée : 1h40mn
- Date télé : 23 juillet 2024 23:00
- Chaîne : TF1 Séries Films
- Date de sortie : 9 octobre 2013
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Résumé : À Paris, Gabriel, la trentaine, élève seul sa fille Juliette. Ancien policier retiré du métier suite à un drame personnel, l’homme a du mal à joindre les deux bouts. Un jour, une ancienne connaissance lui propose un travail bien rémunéré. S’il accepte le marché, Gabriel doit livrer des mallettes à travers le monde pour des commanditaires anonymes. Les termes du contrat sont clairs : il ne doit poser aucune question sur le contenu des valises et ne jamais essayer de les ouvrir. Intrigué et persuadé que ce job le fera sortir de son impasse financière, Gabriel se lance dans l’aventure. D’Istanbul à Bruges en passant par la Chine, il saute d’avion privé en avion privé avec sa mystérieuse cargaison. L’argent ne tarde pas à affluer. Gabriel est un homme pressé certes, mais riche. Si sa fille se plaint de ce père désormais absent, il ne peut enrayer une machine qui l’étouffe de plus en plus.
Critique : Si les premières réalisations de Jean-Baptiste Andréa (Big Nothing, Dead End) menées aux États-Unis ont discrètement réussi à s’inscrire dans la sphère cinématographique, l’arrivée sur le territoire français du cinéaste engendre un projet aussi maladroit que peut l’être un éléphant dans un magasin de porcelaine. Bâti sur une intrigue vieillotte parfaitement assimilable à un épisode de NCIS, La confrérie des larmes semble tirer un malin plaisir de sa collection de poncifs les plus dépassés du septième art. La première scène du film, où l’on découvre une table de poker installée dans une quelconque arrière-salle sinistre, abat ses cartes d’emblée et annonce par là la couleur.
Figure de proue du long-métrage, le personnage principal ne nous permet pas une seconde de lui accorder le bénéfice du doute. Ancien policier, veuf, alcoolique, joueur, chômeur et père d’une adolescente rebelle, ce protagoniste semble être minutieusement sculpté dans le but de ressembler à une caricature désuète d’un héros de thriller des années quatre-vingt-dix. En s’appropriant voracement certains codes du cinéma américain, Jean-Baptiste Andréa se retrouve engoncé dans des choix de mise en scène malvenus et quasiment incompréhensibles. Malgré l’envie palpable du réalisateur de sublimer un concept éculé, certains de ses faux pas nous déconcertent plus que de raison. Nous évoquerons juste à titre d’exemple le faux raccord aberrant qui fait se succéder des plans d’expositions ensoleillés à une séquence d’action dans un décor enneigé.
Il convient de noter la volonté du metteur en scène d’aboutir à une certaine identité visuelle. Le cinéaste s’efforce de jouer avec les formes architecturales, les codes de couleurs, les décors d’exception... Une tentative appréciée, même si elle se révèle un peu vaine du fait de la pauvreté de l’ensemble. Soutenu par un Jérémie Renier stoïque, La confrérie des larmes se repose de tout son poids sur son acteur principal de peur de perdre pied. Une décision judicieuse, car sans la performance du comédien le long-métrage se serait désagrégé tout le long de ses actions fastidieuses. Finalement, La confrérie des larmes ne s’explique jamais sur ses motivations, pas plus que par son titre. Puisé dans la mythologie des complots francs-maçonniques, le dénouement de l’intrigue n’est qu’un pavé dans une marre de néant qui n’éclabousse que son propre auteur.
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