Favela for ever
Le 23 juillet 2008
Suite réussie d’une saga commencée il y a 5 ans, La cité des hommes est une fresque héroïque sur des gens ordinaires confrontés à la vie des favelas. Toujours aussi charismatiques, nos deux héros nous entrainent encore une fois dans leurs aventures trépidantes qui tiennent en haleine pendant presque deux heures.


- Réalisateur : Paulo Morelli
- Acteurs : Douglas Silva, Darlan Cunha, Jonathan Haagensen
- Genre : Drame, Action
- Nationalité : Brésilien
- Date de sortie : 23 juillet 2008

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– Durée : 1h48mn
– Titre original : Cidade dos Homens
Suite réussie d’une saga commencée il y a 5 ans, La cité des hommes est une fresque héroïque sur des gens ordinaires confrontés à la vie des favelas. Toujours aussi charismatiques, nos deux héros nous entrainent encore une fois dans leurs aventures trépidantes qui tiennent en haleine pendant presque deux heures.
L’argument : Laranjinha et Acerola vont bientôt avoir 18 ans. Ils ont grandi ensemble dans les favelas de Rio de Janeiro. Acerola est marié et a un fils de deux ans dont il doit s’occuper. Habitué à sa liberté, il se sent prisonnier et vit sa paternité comme un fardeau. Pour Laranjinha, le problème n’est pas d’être père, mais de ne jamais en avoir eu. Bien décidé à retrouver son géniteur, il commence à fouiller dans son passé. Alors que les deux amis se débattent avec les premières épreuves de l’âge adulte, ils sont entraînés malgré eux dans les guerres intestines que se livrent les trafiquants de drogue et les bandes locales...
Notre avis : Du grand au petit écran, Laranjinha et Acerola, les deux jeunes protagonistes, nous font découvrir le monde tout en violence, passion, et humanité des favelas qui entourent Rio, alors que dans le premier opus, La cité de Dieu, réalisé par Fernando Meirelles, le trafic de drogue était au cœur du métrage. Dans La cité des hommes, prolongement de la série télévisée, Paulo Morelli s’intéresse à la vie quotidienne dans les favelas ou comment survivre alors que la mort est présente à chaque coin de rue ?
Dès les premières vues, la beauté des images et des lieux -panoramique sur la baie de Rio - est contrebalancée par la violence suggérée que subissent les habitants - une bande de jeunes adultes, armes au poing, traverse la favela pour se rendre à la plage. Le décor est planté : d’un côté, les gangs qui font le vide autour d’eux, de l’autre, des passants qui s’écartent.
Dans ce microcosme au climat électrique (sur)vivent nos deux héros, toujours aussi talentueux, qui fêtent leur arrivée dans l’âge adulte. Leur atout majeur : se tenir éloigné des gangs afin de vivre le plus normalement possible. Il est pourtant difficile d’échapper aux guerres intestines qui ravagent les favelas. Nos deux protagonistes vont malheureusement le comprendre à leurs dépens.
La force du propos est soutenue par les images où la violence, physique ou émotionnelle, n’est qu’un élément qui enrichit l’histoire et sert de ligne directrice sans jamais être gratuite. En véritable virtuose, Paulo Morelli s’est inspiré de son prédécesseur. Il utilise les flash-back pour permettre aux néophytes de ne pas se sentir perdus, et aux initiés, de se retrouver dans les méandres des multiples aventures des deux héros. Toutefois, cette suite joue plus sur l’émotion et un peu moins sur l’action.
C’est aussi un métrage sur l’amitié et ses limites, ainsi que sur le rôle du père et l’image qu’on a de lui. Peut-on rester amis si on se sent trahi ? Quel en est le point de rupture ? Dans quelle mesure la représentation qu’on a d’un être qu’on n’a pas connu est fantasmée ? Confrontés à ces questions, Laranjinha et Acerola vont, au gré d’un parcours chaotique et initiatique, devenir des « hommes ».
Assez proche du documentaire, cette fiction hyperréaliste où finalement, le choix entre le rôle de victime ou d’acteur de sa propre vie tient à peu de choses, fait mouche et nous touche en plein cœur.