Le 28 janvier 2022
Après déjà un parcours brillant de comédien, Steve Tientcheu révèle dans ce court-métrage percutant et fort, la promesse d’un grand réalisateur.
- Réalisateur : Steve Tientcheu
- Acteurs : Reda Benzora, Aliyah Bouzeboudja, Youssouf Kanoute, Dennis Van Selmay, Jamila Ouzahir
- Genre : Court métrage, Drame social
- Nationalité : Français
- Distributeur : Le Cinéma à Ciel Ouvert
- Durée : 0,25mn
- Date de sortie : 28 janvier 2022
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Résumé : Madi sort de prison hanté par des bruits. Malgré cette libération, il demeure enfermé mentalement et obsédé par sa quête : récupérer son train de vie comme un amputé souffrant de la douleur liée à la partie manquante du corps. Il a ruminé et préparé ce moment pendant ses huit années de mise au "placard". Or, il retrouve à son retour des lieux, des proches et des connaissances qui ont changés. Son présent est en décalage avec celui de ce nouvel environnement. Ces retrouvailles vont-elles le délivrer ou est-il condamné à endurer sa peine, même à ciel ouvert ?
Critique : C’est l’histoire d’un homme qui marche. Il déambule dans ce qui a été la ville de son enfance. Il a l’œil triste, rempli de douleur, tout autant que les mots qui s’extraient de sa poitrine sont violents et sans limite. C’est l’histoire d’un homme qui sort du placard, comme on dit. Huit ans à avoir purgé une peine dont sa famille ou ses amis continuent de se repaître. Madi est un homme fini qui voudrait revenir à la vie et retrouver ceux qu’il a laissés. Mais voilà, huit ans ont passé.
Le premier court de Steve Tientcheu va à l’encontre de ce qu’on pourrait craindre du film de banlieue. Le film est le récit d’un homme qui revient sur les pas de sa vie d’avant et trouve la peur, l’oubli et le rejet. Chacun y va de ses salutations fraternelles, mais en réalité, il n’est pas attendu. Même la mère a recomposé sa vie sans la présence du fils. La Chimère devient alors l’histoire du retour avorté d’un enfant prodigue. La colère, la menace, la violence ne semblent pas suffire à lui offrir la place qu’il a perdue.
Une mention particulière doit être faite au comédien principal, Reda Benzora. L’homme illumine l’écran d’un regard d’une rare expressivité. On y lit la colère, la haine, comme la tristesse ou la douceur devant une petite fille qui rentre du tennis. Il fait preuve d’une hallucinante sérénité devant la caméra qui l’appréhende de face. Son jeu est doublé d’une écriture ciselée et d’un montage qui traduit parfaitement les méandres intérieurs du personnage. On espère que le réalisateur le choisira pour son futur long-métrage tant l’alchimie entre le comédien et la réalisation est patente.
- Copyright Abdel Naitaddi
Un réalisateur est né. On connaissait l’acteur brillant dans des rôles souvent complexes, et surtout totalement éclectiques. Aujourd’hui, on découvre le metteur en scène. Il ne reste plus qu’à attendre le long-métrage. On croise les doigts.
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