<A HREF="http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2226158464/avoialir-21" target="_blank">Acheter ce livre</A>
Le 22 mars 2005
Un recueil de nouvelles testament aussi violent qu’un uppercut.
F.X. Toole, décédé à la suite d’une opération cardiaque il y a quelques mois, laisse un recueil de nouvelles testament aussi violent qu’un uppercut.
– Regards croisés : Million dollar baby, le film de Clint Eastwood tiré d’une des nouvelles de ce recueil.
L’univers de la boxe fascine. Sans doute parce qu’il a su rester secret, auréolé de mystères et que, pour en percer les rouages, il faut appartenir à un clan d’initiés. F.X. Toole fait partie de ces durs à cuire qui savent de quoi ils parlent. Après avoir été lui-même boxeur, entraîneur et soigneur, il s’est mis à écrire à l’âge de soixante-dix ans. Cela donne six nouvelles à l’écriture sèche et violente.
Les ficelles du métier n’ont aucun secret pour lui. Les petites recettes magiques pour stopper les hémorragies, il connaît. Arrêter le sang de couler, c’est juste une affaire de diluage de "chlorure d’adrénaline". Un bon soigneur peut modifier la donne d’un combat. Un bon entraîneur est toujours un peu plus malin que celui de l’équipe adverse. C’est un type qui sait parler à son boxeur, qui est capable de le remettre en selle alors qu’il a posé un genou au sol. Et qui sait quand il doit le raisonner. Le combat continue bien après le dernier coup de gong. Certains terminent tétraplégiques, d’autres gravement handicapés. Un destin pareil n’est jamais justifié, surtout pour un coach.
Pas facile de garder la tête froide et les idées claires quand on est promis à un bel avenir et que les primes de match commencent à tomber. Enervant de constater que des juges peuvent vous priver d’une victoire méritée. Trucage, magouilles, les billets circulent... Raison de plus pour s’accrocher, prouver qu’on mérite sa ceinture et la reconnaissance. Les amateurs dont parle Toole sont tous des paumés, des gamins de la rue. On échappe à la fatalité du gang en enfilant les gants et en se défonçant sur un ring. On rejoint une nouvelle famille.
Le rêve c’est d’accéder au rang professionnel, de disputer les JO. Pour ça, il faut faire ses preuves aux quatre coins du pays. Philadelphie par exemple, là où se trouve le musée avec "les marches que Sylvester Stallone a gravies en courant quand il était "Rocky". [...] Le hic, c’est qu’il ne connaissait rien à la boxe, Stallone." Pas dupe... Le quotidien de ces boxeurs reste les conflits raciaux, le machisme, la haine de l’autre... La nouvelle Traces de cordes se déroule dans la ville de Los Angeles lors des émeutes raciales de 1992, après l’affaire Rodney King. Un moyen comme un autre de démontrer que la couleur de peau n’a rien à voir avec la connerie humaine. Black, blanc, latino, tout le monde est logé à l’enseigne de la violence gratuite. La seule différence, c’est qu’un boxeur doit et sait garder son sang-froid.
Toole explique que "la boxe c’est l’art du mensonge". Au fond, il n’y a pas grande différence avec la littérature. C’est sans doute pour ça que ses textes transpirent d’une brutale énergie, qu’ils possèdent la violence d’un uppercut et vous assomment au moment le plus inattendu. Sans jamais prendre de gants.
F.X. Toole, La brûlure des cordes, (Rope burns, traduit de l’américain par Bernard Cohen), Albin Michel, 2002, 302 pages, 20,90 €
Réédition 2005, F.X. Toole, Million dollar baby : La brûlure des cordes, 19,50 €
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.