L’instinct de tuer - la critique + le test DVD

John Cusack et Robert De Niro sont à l’affiche d’un pseudo film noir qui manque de maîtrise sur bien des aspects. Un DTV décevant.

L’argument : Tueur professionnel abonné à la malchance, Jack est engagé par un légendaire patron du crime pour livrer un sac dont il ne doit connaître le contenu sous aucun prétexte. La livraison est prévue dans un motel perdu au milieu de nulle part où gravite une foule de personnages louches. Mais l’arrivée d’une mystérieuse prostituée, dont la vie semble dépendre de celle de Jack, va compromettre sérieusement la livraison.

Notre avis : L’instinct de tuer semble vouloir lorgner du côté du cinéma noir "à la cool" entre Tarantino et les frères Cohen sans pour autant en retrouver la moindre saveur. Avec ses enjeux clairs et immédiats adressés par Robert De Niro à John Cusack en deux trois coups de fourchette dès l’ouverture, nous voici toutefois en présence d’une intrigue dont le seul véritable intérêt va tourner autour d’un sac au contenu mystérieux.

Le personnage de tueur professionnel interprété par John Cusack devra déposer la besace à l’intérieur de la chambre d’un motel miteux dans l’attente du caïd De Niro (cloitré dans un rôle fatigué parfaitement indigne de son immense talent...), histoire d’empocher quelques biftons et lui prouver sa fiabilité. Une mission vite compromise par des rencontres avec une petite galerie d’individus lourdingues et grossièrement croqués parmi lesquels un maquereau black pas très drôle paré d’un cache œil et accompagné par un nain, une beauté fatale (la sublime Rebecca Da Costa filmée de manière ostentatoire...), des flics apathiques ou encore un gérant de motel en fauteuil roulant un peu dérangé sur les bords. Il saute aux yeux que tous s’intègrent poussivement aux mises en situations à la scénographie répétitive vécues par le transporteur de sac. Les lignes de dialogues parfois interminables que recèle le film fatiguent plus qu’autre chose quand ce n’est pas le parti pris esthétique fort discutable aux couleurs rouges/bleues criardes (pour ne pas dire carrément vilaines) de la photographie qui insulte nos rétines.

Concernant les rares séquences d’action, celles-ci ne jouissent pas d’un grand potentiel de divertissement et le dénouement final se révélera aussi déroutant qu’absurde (en la jouant Seven du pauvre au passage...). Vous l’avez compris, le manque de maîtrise et les fautes de goût écornent le film mis en scène par l’inconnu David Grovic sur bien des aspects. Les présences pourtant aguicheuses de Cusack et De Niro au casting ne rehaussent jamais le niveau de platitude de ce pseudo film noir pas bien emballant.

LE TEST DVD :
Metropolitan délivre une édition techniquement au point pour le support SD.

Les suppléments :

Présence d’un making-of fleuve de 32 minutes en guise de bonus. Celui-ci parvient à se montrer intéressant à plusieurs reprises. Interventions des acteurs, anecdotes de l’équipe technique, processus créatif, lieux de tournage et images prises sur le plateau assurent un panorama assez complet autour de l’élaboration du long métrage.

L’image :

On ne dénote aucun souci de compression. L’image et la photographie affichant des textures fines travaillées sont parfaitement restituées. Les noirs jouissent d’une agréable stabilité dans les scènes de nuit qui composent la quasi totalité du film.

Le son :

Le mixage des deux pistes Dolby Digital 5.1 VO et VF dispose d’une répartition efficace et dynamique sur les enceintes. La seule fausse note côté son concerne le doublage français qui ne convainc guère (quand De Niro est doublé par un autre que Jacques Frantz cela fait mal aux oreilles).