L’Etrange festival : jour 3

Abeilles tueuses, nécrophilie et apocalypse de yakuzas, tout est dans la troisième journée de l’Étrange Festival !

Tout d’abord Heavy Girls de Axel Ranisch, sorti en 2013 et diffusé à l’occasion de la carte blanche donnée à Benoît Delépine, comblera de bonheur les festivaliers. Ce dernier décrit d’ailleurs le film en ces mots : « fauché et libre comme les films belges, drôle et visuel comme les films burlesques, rude et franc comme les films nordiques, parfois malaisant et transgressif comme les surréalistes ». Réalisé avec rien, Heavy Girls raconte comment Sven qui partage sa vie avec sa mère Edeltraut, atteinte de la maladie d’Alzheimer va faire appel à Daniel, un infirmier, pour s’en occuper avant que les deux hommes ne se rapprochent.

À 15h, ce sera l’arrivée des abeilles tueuses de Stung ! Produit par les responsables du déjà bien barré Tusk de Kevin Smith (pour mémoire, le récit d’un homme se faisant transformer en morse), Stung promet d’être la comédie horrifique à voir dans cette nouvelle édition de l’Étrange Festival. Et prochainement en DVD chez Wild Side.

Si vous n’êtes pas d’humeur à rire, vous pouvez vous diriger dés 15h30 vers Upstream Color qui raconte comment à l’aide d’un ver qu’il fait ingurgiter à ses victimes, un homme parvient à contrôler l’esprit de gens qu’il séquestre. « Le film le plus sensitif de cette édition » raconte la rumeur ! Contamination assurée.

À 17h ce sera au tour de Cooties d’être projeté en avant-première européenne. Avec son casting connu des amateurs de séries (Ian Brennan de Glee, Rainn Wilson de The Office) et la présence d’Elijah Wood, le film prendra pour décor une petite école élémentaire où une élève ingurgite un nugget de poulet infecté par un virus qui la transforme en zombie. Elle va alors contaminer d’autres enfants qui vont s’en prendre aux étudiants. De quoi piquer l’intérêt, d’autant que ses créateurs évoquent Cooties comme un croisement entre The Breakfast Club, Gremlins et Arizona Junior !

Cooties : Bande annonce [Comédie d’horreur] par Filmsactu

Benoît Delépine reviendra présenter un nouveau film issu de sa carte blanche à 17h30 : Tranquilou de Gérald Touillon, un film tourné expressément pour cette troisième journée de festival ! Dans l’esprit des bandes dessinées de Reiser et Hara-Kiri, Delépine s’exprime sur cette démarche étonnante : « Le cinéma que j’aime c’est aussi ça : l’aventure de faire un film, comme on ferait un casse si on avait des couilles. ». Puis 18h45 sonnera l’heure de l’une des plus grosse attente de cette nouvelle édition de l’Étrange Festival puisque nous aurons droit au onzième long métrage du génial réalisateur canadien Guy Maddin. Un film qui en fait frémir d’impatience plus d’un car si on était en droit d’attendre un nouveau film en noir et blanc, marque de fabrique de Maddin, La chambre interdite s’est dévoilé par des images aux couleurs flamboyantes, quasi picturales.

Habitué du festival (il présentait l’année dernière le lancinant Over my dead body), Takashi Miike livrera son Yakuza Apocalypse à 19h15. Un film à n’en pas douter violent et délirant qui ravira les fans de Ichi the killer et Dead or alive.

À 20h, le public décidément gâté aura droit à la première mondiale de L’élan, « réalisé en marge des systèmes de production, il réunit une palanquée d’acteurs remarquables (Aurélia Petit, Olivier Broche, François Morel, Arsène Mosca…) autour d’une énigmatique créature à tête d’élan en peluche. Ou quand les Monty Python et Quentin Dupieux coréalisent un épisode des Portes du futur de Jimmy Guieu (à qui le film est d’ailleurs dédié). ». C’est le programme qui le dit, nous sommes donc curieux par cet avatar estampillé Groland.

Maintenant que la nuit est tombée, nous pourrons découvrir The Dark below, de Doug Schulze, à 21h15, suspense expérimental dans lequel un kidnappeur piège une jeune femme équipée d’une tenue de plongée qu’il séquestre en la retenant sous la glace d’un lac gelé. Elle devra se battre pour survivre. « Tourné en décor naturel en plein cœur de l’hiver sur (et dans) les Grands Lacs du Michigan, avec une économie de paroles au profit d’une tension constante, le film peut compter sur ses acteurs - dont la mythique Veronica Cartwright (Alien, The Town That Dreaded Sundown). » Un thriller réfrigérant que l’on annonce très maîtrisé.

22h sera ainsi l’heure idéale pour découvrir The corpse of Anna Fritz, un huis clos diabolique co-écrit et réalisé par le catalan Hèctor Hernández Vicens, bien décidé à se faire une place au sein du cinéma de genre ibérique. "Avec une économie de moyen admirable (quatre acteurs, lieu unique, unité de temps), il façonne un jeu infernal qui se referme sur ses protagonistes, obligés de sombrer de plus en plus loin dans l’horreur et la transgression". Cette transgression tient dans les quelques mots de son synopsis, trois hommes, une morte, de la nécrophilie et une femme qui revient à la vie. Ah, la nécrophilie... Un thème privilégié de l’Étrange tout au long de ses 21 ans d’expérience.

Diffusé à 22h30, Ruined Heart fera naître des images issues du directeur de la photographie Christopher Doyle (Underwater Love, In the mood for love, Infernal Affairs). « Un patron de la pègre règne sur un quartier de Manille, et contrôle la population par la religion et la violence. Mais lorsqu’il confie à un de ses hommes de main la tâche de surveiller sa femme, les ennuis commencent... ». Un synopsis prometteur pour ce long métrage philippin.

Enfin, pour les plus téméraires d’entre vous, l’Étrange Festival ne fermera pas ses portes et lancera « La nuit supermégabloody » durant laquelle quatre films seront projetés. Tout d’abord Turbo Kid qui suivra The Kid, un orphelin timoré qui tente de survivre dans les ruines d’un monde en déliquescence, et va devoir affronter le terrible Zeus et sa horde de barbares, pour sauver la belle Apple. Puis Bunny the killer thing de Joonas Makkonen où durant le temps d’un séjour dans une cabane au fin fond des bois, un groupe de jeunes finlandais est attaqué par un monstre aux allures de lapin géant qui n’a qu’une envie : satisfaire son appétit sexuel auprès de la gente féminine. Wyrmwood de Kiah Roache-Turner suivra quant à lui une météorite transformer les humains en zombies et altérer les ressources énergétiques, les rares survivants essayant alors de s’organiser. Parmi eux, il y a Barry, qui tente de secourir sa soeur Brooke, enlevée par une organisation militaire. Pour finir, Tales of Halloween sera un (énième) film a sketchs auquel participèrent des spécialistes du genre tels que Mike Mendez (Le couvent), Neil Marshall (The Descent), Lucky McKee (May) ou Darren Lynn Bousman (les suites de la saga Saw).