L’ennemi naturel

Un premier film qui s’éparpille. Un acteur auquel on ne croit pas...

L’argument : Un jeune inspecteur de police débarque à Plouescat pour mener l’enquête sur la mort d’un adolescent. Il va se trouver pris au piège d’enjeux qui le dépassent et sombrer dans une relation trouble avec le père de la victime.

Notre avis : Pierre Erwan Guillaume signe ici un premier long métrage après avoir fait ses armes dans le court. Et les premières images sont séduisantes. Un sens de la couleur, une efficacité de la prise de vue. Il est vrai que la côte finistérienne est assez photogénique et le réalisateur en abuse peut-être un peu en s’attardant sur des clairs de lune ou du ressac en plan serré. Car le propos est ailleurs. Un policier, bombardé dans une gendarmerie de campagne, se heurte à l’omerta plus ou moins agressive des protagonistes du drame. Un homme va se détacher, le père de l’enfant, et installer avec l’enquêteur, une relation en miroir, perverse et malsaine.
Le problème, c’est que Jalil Lespert n’est pas crédible une seule minute, que ce soit en flic tout juste éclos ou dans la fascination "morbidhomosexuelle", et rend parfaitement vain un propos qui a déjà tendance à s’éparpiller. Trop de pistes, pas assez de rigueur. L’histoire ne décolle jamais, s’englue dans ses incohérences et une ode à la nature un peu appuyée, souvent grandiloquente.
Si la province reste le fonds de commerce d’un certain cinéma français, le cliché n’est jamais loin et l’exercice périlleux, pour donner de la substance à un Labavure qui se voudrait Lavardin.