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Le 25 avril 2006
Une anthologie mince mais dense pour découvrir l’œuvre d’un poète engagé. Debout, partisans !
Une anthologie mince mais dense pour découvrir l’oeuvre d’un poète engagé. Debout, partisans !
Georges Castera a pris "tous les risques/sans drapeau blanc/jusqu’à la cime des mots". Né en 1936 à Haïti, exilé en 1956, il revient dans son pays trente ans plus tard pour s’établir, jusqu’à aujourd’hui, à Port-au-Prince. Dans la préface de cette mince mais dense anthologie, Lyonel Trouillot précise d’emblée que la poésie de Castera ne tolère pas la nostalgie : "Ce n’est pas au passé mais à la rébellion qu’elle est restée fidèle." Car pour les Haïtiens, "sa langue fut et demeure la force ouvrière de [leur] résistance à la dictature du capital et à la dictature".
Si la poésie de l’auteur de La station debout se distingue par son engagement ("Même quand mon ombre est penchée/je garde la tête droite/Il ne faut jamais laisser aux morts/L’initiative de la lumière/
Debout partisans !"), elle ne saurait se réduire à cela. Elle brille aussi par sa réflexion non seulement sur le poème comme outil de résistance ("le poème devient un instrument/de percussion du quotidien/un instrument de répercussion/des jours sans festin ni destin"), mais sur l’écriture poétique elle-même ("je n’ai pas toujours été bref/mes mots ont pris de la vitesse/à mesure que s’élevaient les murs/entre les choses les plus évidentes/les plus évidées").
A quoi s’ajoute encore un total plaisir de la langue ("Aujourd’hui le vent a frappé à ma porte/il est venu comme on dit/en coup de vent") et des fulgurances que l’on a tôt fait de retenir par cœur ("Les mots sont contagieux/apprends donc les plus utiles/et transmets-les comme ta part de liberté"). Au final, une seule envie : tenir compagnie à cet homme qui fit de l’encre sa maison, sans aucune concession.
quelque fois entre le jour
et la nuit déchiquetée
j’habite en solitaire
- dans la mort -
ce dur pays qui fait métier
de solitude
Georges Castera, L’encre est ma demeure, anthologie établie et préfacée par Lyonel Trouillot, Actes Sud, coll. "Poésie", 2006, 80 pages, 18 €
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