L’éclaireur

L’éclaireur est une aventure mystérieuse par laquelle on se laisse facilement emporter.

L’argument : A la veille de ses examens, Aton perd l’un de ses professeurs qui est remplacé par son père qu’il n’a pas vu depuis deux ans. Outre le bouleversement que génèrent ses retrouvailles, Aton, qui est un jeune homme très introverti, doit s’accommoder d’une autre visite impromptue, celle d’un esprit avec lequel Nina, une nouvelle amie, essaiera de l’aider à cohabiter.

Notre avis : Pour son premier véritable film professionnel, le réalisateur Djibril Glissant a choisi le thème de la dualité. Celle d’une ville, Saint-Denis, qui change de visage à la nuit tombée et celle d’Aton, homme diurne et animal nocturne, habité par un esprit qu’il ne maîtrise pas. L’éclaireur est la quête initiatrice d’un jeune homme qui découvre un univers qui lui était jusqu’ici totalement inconnu et qu’il a du mal, par conséquent, à appréhender. Nina Simone, fille de son défunt professeur dont les recherches l’ont conduit en Amazonie, l’aidera à répondre à "l’appel de la jungle" et à la sollicitation de l’esprit panthère.
Glissant nous livre une œuvre pleine de mystère. La musique, le mouvement de la caméra telle une panthère aux aguets, le mimétisme de Grégoire Colin que l’on sent réellement imprégné par son personnage, en tant qu’acteur, mais aussi comme protagoniste de l’histoire, contribuent à nous mystifier. Et on se laisse emporter dans cette étrange planète peuplée de panthères qui ont élu domicile sur les toits de Saint-Denis. Sa représentation à l’écran est d’ailleurs une très belle réussite esthétique. On l’apprécie d’autant plus que le spectacle est inégal tout en regrettant que l’agilité dont le réalisateur fait parfois preuve, dans certaines scènes, ne soit pas présente tout au long du film. Les amateurs d’histoires étranges n’en doivent pas pour autant bouder leur plaisir et se priver de découvrir un cinéaste fort prometteur.