MMA féminin
Le 23 août 2014
Sorte de Women in Prison, la touche d’érotisme en moins, L’Arène de Josh C. Waller étire trop souvent son concept jusqu’à l’ennui.
- Réalisateur : Josh C. Waller
- Acteurs : Rachel Nichols, Bruce Thomas, Zoë Bell, Rebecca Marshall, Tracie Thoms
- Genre : Thriller, Arts martiaux - Combats
- Editeur vidéo : Wild Side Video
- Durée : 1h27mn
- Titre original : Raze
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- Date de sortie en DVD : 27 août 2014
Sorte de Women in Prison, la touche d’érotisme en moins, L’Arène de Josh C. Waller étire trop souvent son concept jusqu’à l’ennui.
L’argument : Jamie a été kidnappée. À son réveil elle se retrouve emprisonnée dans un bunker de béton, une sorte de Colisée moderne dans lequel, comme les 48 autres femmes enlevées, elle devra combattre jusqu’à la mort, sous peine de voir sa famille exécutée...
Notre avis : Le Women in Prison (WIP) ou film de prison pour femmes, théâtre des pires sévices dans les geôles des jungles retranchées à l’autre bout du monde ou de camps nazis était surtout un gros prétexte pour dénuder des héroïnes séquestrées aux formes généreuses. On peut citer Femmes en cage de John Cromwell (1950) en tant que grand classique du genre, les amateurs de VHS des années 90 se souviendront sûrement de la jaquette sexy du fameux Q.H.S pour femmes de Leandro Lucchetti (1992). Cette branche du cinéma d’exploitation chère à Jesús Franco (99 Women, Des Femmes pour le Bloc 9, Greta la tortionnaire, Sadomania) mettait souvent en scène des matons bourreaux adeptes des méthodes sadiques, elle connut surtout son heure de gloire dans les années 70.
L’arène réalisé par Josh C. Waller fait figure d’héritier soft à cette mouvance souvent taxée de sexiste. Ici point de touche d’érotisme à se mettre sous la dent, il sera surtout question de combats féminins en débardeurs moulants et à la violence extrême. Conçu au départ comme un court métrage, on sent rapidement que le film s’engage dans un format long qui ne lui convient pas forcément.
Des jeunes femmes kidnappées se réveillent emprisonnées dans une sorte de bunker. Il leur faudra se battre dans des duels à mort à l’intérieur d’une arène circulaire sous peine de voir leurs proches exécutés. A la baguette une sorte de société secrète (rappelant parfois celle du Hostel d’Eli Roth) dirigée par des friqués de la haute bourgeoisie souhaitant organiser leur propres jeux du cirque afin d’assouvir leurs bas instincts. Les combats à mains nues vont alors s’enchaîner, on prend vite peur dès le premier face à face, mal cadré, gâché par un abus de coupes et une caméra parkinsonienne (on ajoutera que les thèmes musicaux ne sont pas des mieux choisis question ambiance...). Par la suite, quelques efforts de mise en scène plus judicieux parviendront à redresser visuellement la barre, mais au bout du compte, la farandole de petits pains et coups de boules rageurs s’avérera tout de même répétitive et en manque cruel d’inspiration. Les combats ont par ailleurs recours à une violence extrême et très crue où le sang coule et les coups assénés transpirent la nécessité de survie. Il est intéressant de constater qu’en plus de la simple lutte pour prolonger son existence (tuer ou se faire tuer), les raisons qui motivent chacune des guerrières au moment de fouler le sol de l’arène sont différentes en fonction de chaque personnalité (cela peut aller de l’instinct maternel au simple plaisir de tuer).
Autre défaut à relever, le manque de personnages forts, ceux mis en place peinent à générer de l’empathie. Zoë Bell (cascadeuse de choc vue dans Boulevard de la mort) sait faire preuve de charisme pour jouer les durs, cependant on attendait de son personnage un développement bien plus fouillé. Les autres participantes se montrent encore plus transparentes à côté. Enfin, le maton en chef à la mâchoire carrée fait son boulot de peau de vache macho de service, quant au couple de fortunés, ils exagèrent leur jeu à outrance pour bien nous faire comprendre qu’ils sont dérangés. La dernière partie se clôturera dans un éclat de violence vengeresse sans retenue qui évite habilement une fin cousue de fil blanc pour une dernière séquence à la vertu plus nihiliste.
Au final, L’arène laisse trop souvent place à l’ennui en raison de combats peu convaincants et de personnages fades. On aurait également aimé voir le concept de la société secrète poussé un peu plus loin (origines, mode de fonctionnement etc...). Nous restons donc conforté dans l’idée qu’un court ou moyen métrage se serait montré bien plus adapté à ce type de script.
LE TEST DVD :
Les suppléments :
On nous propose un making-of éclair de seulement 1min30 sans aucun commentaire, 7 entretiens d’1min à 1min30 avec les acteurs (Zoë Bell, Rebecca Marshall, Allene Quincy), le scénariste, le réalisateur, le responsable des effets spéciaux/maquillages et le coordinateur des cascades/scènes de combat et enfin la bande-annonce du film. Des bonus qui se révèlent d’un intérêt trop limité par leur faible durée et leur manque de profondeur.
L’image :
Le support montre régulièrement ses limites en terme de fluidité visuelle. La copie n’est pas toujours précise malgré des éclairages de qualité et une excellente visibilité dans les scènes les plus sombres.
Le son :
Sur les trois pistes audio disponibles, les dialogues manquent un peu de puissance sonore pour être parfaitement distincts. Ce léger défaut se voit largement rattrapé par la qualité de l’ambiance sonore générale avec des graves supérieurs qui mettent régulièrement le caisson à profit (en particulier dans les pistes DTS 5.1 française et 5.1 Dolby Digital anglaise). Le doublage français restant tout à fait correct, vous pouvez envisager le DTS 5.1 en VF.
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