Le 16 janvier 2024
Un film d’animation sud-coréen qui subjugue par la beauté de son graphisme.


- Réalisateur : Jaebeom Park
- Genre : Fantastique, Animation, Film pour enfants, Film pour ou sur la famille, Aventure
- Nationalité : Sud-coréen
- Distributeur : Survivance Distribution
- Durée : 1h09mn
- Titre original : Mother Land
- Âge : À partir de 8 ans
- Date de sortie : 17 janvier 2024
- Festival : Festival du film coréen Paris 2023

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– Année de production : 2022
Résumé : Éleveuse de rennes nomade, la jeune Krisha vit avec sa famille sur les steppes de la toundra sibérienne. Lorsque sa mère tombe malade, Krisha écoute les conseils d’une vieille chamane et part à la recherche d’un mystérieux ours rouge qui lui est apparu en rêve. Il veille sur les peuples de cette terre gelée et se fait appeler le Maître de la forêt.
Critique : Premier long-métrage de Jaebeom Park, Krisha et le Maître de la forêt est aussi le premier long-métrage d’animation en stop-motion (technique qui consiste à prendre en photo des objets immobiles, puis de les assembler pour créer un film en mouvement) produit en Corée du sud depuis Kongjwi er Patiwi en 1977. Un travail fastidieux mais efficace qui dure un peu plus de trois ans. Tous les éléments ont été fabriqués minutieusement, à la main, leur accordant une authenticité rarement égalée dans le domaine de l’animation.
- © Survivance. Tous droits réservés.
Pour écrire son scénario, Park s’inspire de la vie des Nenets, une population autochtone de Russie qui vit près du cercle polaire. Elle élève des rennes qui sont indispensables à sa survie et entretient avec ces animaux une relation presque mystique d’autant que sa religion est basée des croyances chamaniques et animistes : la terre et ses ressources font l’objet d’un culte.
Au cœur de la rudesse du climat sibérien, nous voilà invités à partager la vie d’une famille de nomades attachés à leurs terres et traditions. Krisha, la fille aînée, est dotée d’une forte personnalité et entend bien faire régner l’ordre dans cette petite tribu, qu’il s’agisse de remettre dans le droit chemin Kolya, son petit frère, ou de combattre l’armée russe qui tente d’ imposer ses règles, aidée parfois par quelques traîtres issus de cette population itinérante que l’oppresseur souhaite sédentariser. Quand sa mère tombe malade, sur l’ordre du chamane, elle n’a d’autre choix que de partir, en compagnie de son petit frère, à la recherche de l’étoile Polaire pour rencontrer le gardien de la forêt ancestrale : le grand ours rouge. Un personnage de légende qui hante autant qu’il fascine la jeune fille et la conduira vers un voyage spirituel inattendu.
- © Survivance. Tous droits réservés.
Si l’histoire reste, finalement, assez banale, entre défense de la nature et onirisme exacerbé, et souffre de quelques longueurs, particulièrement en dernière partie, elle peut s’enorgueillir de son esthétique parfaite. Dès les premières images, l’entrelacement des tons verts et bleus du ciel étoilé sur fond de manteau neigeux participe à la magie et donne aux paysages des allures d’œuvres picturales. Bien plus encore, les personnages aux traits si réalistes qu’il paraissent vrais véhiculent toute une palette d’émotions.
Un conte initiatique qui emportera dans son univers fantasmagorique petits et grands.