Le 9 février 2015
- Réalisateur : Terrence Malick
- Acteurs : Cate Blanchett, Christian Bale, Natalie Portman
Le dernier chant lyrique de Terrence Malick déçoit ses plus fidèles. Le cinéaste tournerait-il en rond ?
Le dernier chant lyrique de Terrence Malick déçoit ses plus fidèles. Le cinéaste tournerait-il en rond ?
Les premiers échos autour du dernier Malick, proposé en exclusivité mondiale à la 65e Berlinale, évoque la débâcle d’A la merveille qui s’était fait partiellement sifflé à Venise, avant de s’enfoncer dans les méandres d’un box-office retors.
Le cinéaste, absent de la présentation, préférant fuir le strass et une congrégation de professionnels qu’il préfère gérer à distance, s’intéresse dans The Knight of Cups au vide existentielle d’une certaine Amérique, qu’il n’a de cesse de sonder depuis ses débuts, en 1973, avec La Balade sauvage. Il s’intéresse en particulier au microcosme hollywoodien, entre célébrations clinquantes et fêtes vertigineuses, dans lequel il plonge un scénariste (Christian Bale) qui essaie de se bâtir une place chez les Anges Perdus de L.A.
Selon les critiques françaises qui se déchaînent au lendemain de la présentation, le cinéaste poursuit sa quête de l’épure, vers une quasi absence du dialogue, pour mieux se conformer à une vision formelle du langage cinématographique, avec une harmonie splendide entre la photographie, le son et le montage. Son dernier long s’inscrirait dans la lignée de ses prédécesseurs, de Tree of Life ou A la Merveille, des objets contemplatifs de valeur trop froids pour réchauffer les cœurs, que certains taxent de prétentieux (Toute la culture.com), de lourdaud (Télérama), ou de cliché (le monde).
La presse se partage, entre le délice lyrique d’un côté ou le délire new age de l’autre, où la spiritualité ne serait qu’une manifestation du superficiel d’un auteur porté sur la forme et non sur le fond. Le dernier film de Terrence Malick, plus Malickien que jamais, semble se complaire dans le maniérisme, et pourrait donc avoir beaucoup de mal à séduire un public de plus en plus réticent à son oeuvre paradoxalement de plus en plus prolixe.
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