Le 14 septembre 2022
Ce portrait d’une jeunesse ukrainienne, qui oscille entre fiction et documentaire, contourne globalement les clichés du teen movie, même s’il n’évite pas quelques afféteries.
- Réalisateur : Kateryna Gornostai
- Acteurs : Maria Fedorchenko, Arsenii Markov, Yana Isaienko
- Genre : Drame, Romance, Teen movie
- Nationalité : Ukrainien
- Distributeur : Wayna Pitch
- Durée : 2h02min
- Titre original : Stop-Zemlia
- Date de sortie : 14 septembre 2022
- Festival : Festival de Berlin 2021
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Résumé : Masha effectue sa dernière année de lycée. Elle traîne le plus souvent avec deux amis aussi anticonformistes qu’elle, et tombe amoureuse d’une manière qui la force à sortir de sa zone de confort.
- Copyright Oleksandr Roshchyn/Wayna Pitch
Critique : Le premier long métrage de la réalisatrice ukrainienne Kateryna Gornostai est l’instantané sensible d’une jeunesse urbaine qui acquiert, en ces temps de guerre, une dimension tout à fait particulière. Cependant, il ne faut évidemment pas considérer cette œuvre à l’aune d’un contexte dont la densité résolument tragique alimenterait le propos du film, réalisé avant l’invasion russe, même si l’on ne peut pas dire que la situation géopolitique est absente de certaines scènes et attitudes : ainsi Yana, un des amis de l’héroïne, quitte une initiation au tir parce qu’il a été durablement impacté par la guerre du Donbass où il est né.
Mais bien au-delà d’un monde qui bascule, Jeunesse en sursis documente la vie d’un groupe de lycéennes et lycéens où Masha semble incarner, par son regard mélancolique, son sourire à l’avenant, ce moment d’intense transition, à la fois opaque et suspendu, que constitue l’adolescence.
À travers des moments soufflant le chaud et le froid, le film évoque le devenir d’une petite bande qui se construit par l’initiation, avec ses soirées arrosées, ses réflexions sur les relations amoureuses, l’identité sexuelle, ses moments de franches rigolades dans les couloirs du lycée qui compensent l’ennui d’un cours, où une physiologie des émotions, directement reliée aux expériences des personnages, suscite l’ennui poli d’une classe.
- Copyright Oleksandr Roshchyn/Wayna Pitch
L’œuvre évolue sur une ligne de crête entre fiction et documentaire, prend quelquefois la tangente lors de séquences plus oniriques, choisit une tonalité mezza voce qui accroît la dimension impressionniste de l’ensemble. S’il n’est pas dénué de quelques afféteries, ce long métrage constitue un geste artistique intéressant, parfois émouvant, qui évite globalement les clichés du teen movie.
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