Je suis toutes les filles - Donovan March - critique

Critique : Produit en Afrique du Sud, ce polar musclé n’a rien à envier sur la forme à ses modèles hollywoodiens. Même si le sujet est tout à fait respectable, voire bienvenu, le scénario touffu et confus place le spectateur dans l’interrogation permanente. On ne comprend pas bien les motivations professionnelles de la policière, ni ses relations avec une fonctionnaire de son service, qui sont tout de même un peu trop cousues de fil blanc.
On retrouve beaucoup de tics largement utilisés par le cinéma américain : les personnalités éminentes qui font tout pour bloquer une enquête, le chef pris entre sa hiérarchie et sa volonté de faire éclater la vérité. Le contexte budgétaire difficile des services de police, contraints à des choix cornéliens, est l’un des rares points qui sort des sentiers battus.

Le contexte tragique de l’histoire, marqué par l’enlèvement d’enfants, la violence sexuelle qu’ils subissent et le traumatisme à jamais chevillé à la vie des survivantes, restent un peu flous dans ce long métrage qui privilégie d’abord les ressorts du thriller.

Pour le reste, l’histoire de déroule sans surprise, avec des personnages particulièrement dénués de profondeur. Le tout s’avère finalement très convenu et assorti de scènes violentes dispensables avec, de plus, des enjeux curieusement dévoilés bien avant la fin !