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Le 18 février 2004
L’enfance toujours, comme inspiration, mais un cran au-dessous des précédents récits d’Anne Wiazemski.
Ils sont rares les auteurs à écrire sur l’enfance, alors lorsque paraît un roman d’Anne Wiazemsky, il est très attendu. La déception n’en est donc que plus grande lorsqu’il n’est pas à la hauteur de ses précédents récits.
1962. Pendant que la France n’a d’yeux que pour l’Algérie, l’OAS et le FLN, Élisabeth a douze ans. Surnommée Betty, elle est la petite dernière de la famille et la préférée de son père. Mais lorsque l’on a un papa psychiatre, on grandit forcément dans un environnement particulier. Surtout lorsque la maison familiale jouxte l’hôpital psychiatrique que dirige le père, dont les méthodes, pour l’époque, sont peu orthodoxes. Entre les petits conflits avec ses sœurs et les harcèlements de ses copains de classe, la vie de Betty défile avec langueur. Jusqu’au jour où Yvon, un malade aphasique s’échappe de la clinique et qu’Élisabeth décide de le cacher.
Je m’appelle Élisabeth contient toutes les clés du roman d’apprentissage, à une différence près : le passage à l’âge adulte se fait de manière plus précoce, puisque l’héroïne a douze ans. Le propos d’Anne Wiazemsky aurait donc pu s’avérer intéressant puisqu’en situant l’acte d’initiation si tôt, l’auteur évite les questions existentielles liées à l’adolescence : rivalité avec la mère, chagrin d’amour, crise d’identité... C’est en effet sa relation avec Yvon et le regard qu’elle porte sur la maladie mentale qui lui fait quitter le monde l’enfance.
Malgré tout, ce roman manque singulièrement d’éclat. Certes, il est jalonné de détails attachants de la vie quotidienne et son écriture est fluide, comme une évidence. Mais la simplicité à ses limites et Anne Wiazemsky ne fait qu’effleurer la profondeur qu’une telle relation aurait pu faire naître : une déception donc pour celle qui avait su si bien mettre en scène l’enfant dans Hymnes à l’amour et Sept garçons.
Anne Wiazemsky, Je m’appelle Élisabeth, Gallimard, 2004, 176 pages, 14,50 €
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