Le 17 février 2019
La magnifique copie permet de redécouvrir ce film au charme désuet indéniable et dont certaines séquences font partie de la mémoire collective.
- Réalisateur : Don Chaffey
- Acteurs : Honor Blackman, Douglas Wilmer, Niall MacGinnis, Nigel Green, Todd Armstrong, Gary Raymond , Nancy Kovack, John Cairney
- Genre : Aventures, Action
- Nationalité : Américain, Britannique
- Distributeur : Columbia Pictures
- Editeur vidéo : Sidonis Calysta
- Durée : 1h44mn
- Box-office : 779 702 entrées France / 90 525 P.P.
- Titre original : Jason and the Argonauts
- Date de sortie : 9 octobre 1963
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Critique : Si le nom de Don Chaffey ne dit plus rien aujourd’hui, même s’il a réalisé, outre ce Jason et les Argonautes, le très kitsch Un million d’années avant J. C., c’est que la postérité a retenu Ray Harryhausen comme le maître d’œuvre de ce célèbre métrage. Ce n’est pas tout à fait à tort : tout ce qui n’est pas effets spéciaux relève au mieux du convenu, au pire du balourd ; les personnages sont inexistants, les acteurs transparents (Nancy Kovack est une piteuse Médée, même sa mort confine au ridicule), et Chaffey a du mal à animer des conversations ou des péripéties simplistes pour donner du souffle à ce qui est normalement une épopée. Il y a certes de belles idées dues au scénario (et seulement à lui), comme le lien entre les dieux qui se divertissent et leurs jouets humains, mais, globalement, le film ne tient que par des morceaux de bravoure qui le colorent d’un merveilleux naïf.
- Copyright Columbia Pictures Corporation
Harryhausen déclare dans les bonus qu’il n’aurait pas aimé travailler avec un ordinateur ; l’image par image, dont le rendu est infiniment plus saccadé, lui semblait plus en accord avec la magie du cinéma. Pour lui, et on peut le comprendre, c’est l’artisanat qui donne une âme à ces séquences délirantes, non pas par un « réalisme » absurde, mais par un décalage qui fait accéder à une autre dimension, celle du livre d’images enfantin, joyeusement coloré. Au fond la mythologie s’accorde parfaitement avec l’irréel de trucages visibles, comme le prouve à l’inverse la laideur de certaines tentatives récentes.
- Copyright Columbia Pictures Corporation
Alors oui, malgré ses défauts évidents, Jason et les Argonautes charme par son caractère désuet, par ses cinq longues séquences dans lesquelles Harryhausen fait preuve d’une inventivité sans failles. On a surtout retenu et à juste titre le combat contre les squelettes, merveille de précision et de poésie. L’interaction entre Jason et ces assemblages d’os frappe et séduit encore aujourd’hui (il a fallu quatre mois pour réaliser trois minutes d’affrontement…), elle a conservé intacte sa capacité à enchanter. Mais l’hydre ou les harpies sont tout aussi réussies et l’animation des sept têtes relève d’un miracle de patience. Notre préféré cependant, c’est Talos, l’immense statue de bronze pour laquelle le mouvement saccadé correspond à des gestes brusques et lents ; le moment où il enjambe le bras de mer fait partie de ces images qui peuvent s’imprimer à jamais sur la rétine de spectateurs enfantins.
Le film fait partie de la Liste des 50 films à voir avant d’avoir 14 ans établie en 2005 par le British Film Institute.
Test vidéo
Les suppléments :
Le distributeur propose un livre que nous n’avons pas reçu. Sur le Blu-ray lui-même, Michel Eloy assure une présentation érudite de la légende ancienne des Argonautes et ses multiples versions, en lien avec le film ; c’est brillant et complet, mais il vaut mieux prendre des notes (35mn). À quoi s’ajoute un long documentaire sur Ray Harryhausen (1h33mn) peuplé d’intervenants prestigieux (entre autres Cameron, Landis, Bradbury, Spielberg) : c’est un hommage, avec ce que cela comporte de compliments lassants, mais il contient suffisamment d’extraits et d’informations techniques pour rester agréable. Deux bandes-annonces et sept spots télé (souvent en noir et blanc et assez répétitifs) complètent ces bonus.
L’image :
La restauration a fait des merveilles pour les scènes d’extérieur ou très éclairées (velouté et précision de l’image, vivacité des couleurs), elle est moins probante dans les séquences nocturnes. Mais dans l’ensemble, on reste sur un très haut niveau.
Le son :
La VO (2.0 et 5.1) sonne bien : les dialogues sont fins et nuancés, la puissante musique de Bernard Herrmann a du coffre, même si un très léger étouffement trahit l’âge de l’enregistrement. La VF en revanche a redoutablement vieilli.
– Sortie combo Blu-ray + DVD : le 18 février 2019
Galerie photos
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