Le 9 février 2021
It Comes at Night est un brillant huis clos horrifique où Trey Edward Shults sonde l’âme comme un mal omniscient toujours présent. Un petit bijou qu’il serait dommage de rater.
- Réalisateur : Trey Edward Shults
- Acteurs : Carmen Ejogo, Christopher Abbott, Riley Keough, Kelvin Harrison Jr.
- Genre : Thriller, Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Mars Distribution
- Durée : 1h32min
- Date de sortie : 21 juin 2017
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Résumé : Alors que le monde est en proie à une menace terrifiante, un homme vit reclus dans sa propriété totalement isolée avec sa femme et son fils. Quand une famille aux abois cherche refuge dans sa propre maison, le fragile équilibre qu’il a mis en place est soudain bouleversé.
- spip-bandeau
- (C) Mars Distribution
Critique : It Comes at Night est le deuxième long métrage du réalisateur Trey Edward Shults, après le fabuleux Trisha. Le film narre la survie d’une famille, vivant à l’écart des autres suite à une pandémie mondiale, devant faire face à l’arrivée d’une autre famille. Le moins que l’on puisse dire c’est que Shultz frappe fort, voire même très fort. It Comes at Night est un film post-apocalyptique au geste radical qui saura à la fois happer les néophytes et tétaniser les cinéphiles les plus alertes. Terrifiant, anxiogène et mystérieux, l’ambiance glaçante insufflée par Shults embrasse à merveille la technique irréprochable de la réalisation, qui enchaîne des moments de flottement et les apothéoses visuelles composées par le cinéaste esthète. Chaque mouvement de caméra est conçu pour déformer la réalité des personnages et cristalliser leurs tourments intérieurs et leurs aspirations, la maison se muant peu à peu en espace mental, un univers alternatif où l’enfer serait l’autre.
- (C) Mars Distribution
Shults préfére dégraisser au plus fort son scénario, afin d’établir des enjeux de survie presque primaires. Le spectateur, contrairement à ce que l’on peut voir dans la plupart des productions du genre, ne dispose pas du même niveau d’information que les protagonistes. Pour cela, le film adopte le point de vue du personnage de Travis, adolescent de dix-sept ans, ressentant du désir pour la femme des nouveaux arrivants, qui passe ses nuits à explorer la maison, épiant la moindre conversation. Ainsi, l’on découvre l’histoire selon le point de vue de Travis, un jeune qui a vu son monde s’effondrer du jour au lendemain. Tout en cherchant sa place dans ce simulacre de société, il doit faire face à la peur la plus humaine de tous : celle de l’inconnu. Shults a le mérite de faire un film qui n’est absolument pas manichéen, chaque personnage étant en proie à des dilemmes moraux forts, ne saisissant pas la menace insidieuse qui parasite le microcosme. Ainsi, It Comes at Night pose un regard aussi sombre que désabusé sur la sempiternelle discordance d’une société sans foi ni loi, face au silence de la nature, de la vie.
It Comes at Night est surtout une réinvention du genre post-apocalyptique, le mariant avec le film d’horreur et le thriller. Le résultat, une brillante réussite, permet à Shults de composer un film d’horreur des plus déstabilisants, tant le long métrage se transforme, au gré des péripéties des personnages, en un puzzle psychologique retors, où le rêve et le fantasme seraient entremêlés à une réalité plus sordide encore. It Comes at Night est un brillant huis clos horrifique où Trey Edward Shults sonde l’âme et la nature humaine comme un mal omniscient toujours présent. Un petit bijou qu’il serait dommage de rater.
- (C) Mars Distribution
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