Isola - T1 - La chronique BD

Isola est une expérience plaisante dans la fantasy. Assez éloignée des canons habituels du genre, l’œuvre pourrait être décrite comme un mélange de l’ambiance sauvage des films de Hayao Miyazaki et le contemplatif d’un Blade Runner, lent, posé, très visuel. Bien entendu on parle uniquement de la technique car on ne verra en aucun cas de SF ici. Isola nous plonge bel et bien dans un univers fantastique de magie et de créatures mythiques au travers d’un grand voyage initiatique en quête de la sauvegarde d’un royaume au bord de la guerre.

Copyright ©2018 Brenden Fletcher & Karl Kerschl. All rights reserved.

Rook et la Reine Olwyn, les deux personnages principaux de l’aventure, vont peu à peu s’enfoncer au plus profond de la compréhension de soi, de la vie, de la mort et du destin. Avec ses couleurs très vives et fluo, le livre délivre un style très spirituel, entrecoupé de nombreuses visions qui poussent le lecteur à se perdre dans une histoire onirique. On a du mal à différencier le rêve de la réalité. Si les dessins sont beaux, les couleurs, elles, sont fabuleuses. En sortant des sentiers battus, Karl Kerschl et Msassyk ont dépeint un univers qui donne l’envie d’être exploré.

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Comme souligné plus haut, Isola s’est inspiré de Princesse Mononokée, de l’aveu même des auteurs. Cependant on n’y retrouvera que peu les aspects écologiques et naturels chers à Miyazaki. Les auteurs se sont plutôt concentrés sur le côté mystique et sauvage de la fable japonaise dans leur hommage mais ce choix permet de donner à la BD de Brenden Fletcher, Msassyk et Karl Kerschl une identité propre et très personnelle. En cela, la bande dessinée sort du lot et s’élèvera sans doute vers une place de choix dans nos bibliothèques.