In your hands

Un énième avatar du Dogme pour une histoire à vous foutre le bourdon.

L’argument : Anna, théologienne, est mariée à Franck. Ils essaient depuis plusieurs années d’avoir un enfant, mais en vain. Un jour, Anna accepte un poste de remplaçante à l’aumônerie d’une prison de femmes où elle est confrontée à Kate, une détenue qui semble posséder des dons surnaturels. Cette rencontre va bouleverser sa vie.

Notre avis : Les règles du Dogme telles que les a édictées Lars Von Trier (caméra portée à l’épaule, pas de musique, lumière naturelle, etc.) ont déjà fait leur preuve dans diverses fictions où parfois les bonnes intentions et le défi formel étaient écrasés par des scénarios lourdement misérabilistes et riches en calories larmoyantes. Alors qu’on pensait le phénomène obsolète (surtout après l’imparable Festen de Thomas Vinterberg), In your hands, nouvelle fiction du cru, nous démontre précisément le contraire en tentant de traiter du paranormal sur un mode très prosaïque.
Seulement, c’est un faux problème. A travers une histoire tordue où le drame prend régulièrement le pas sur l’argument fantastique, la réalisatrice Annette K. Olesen filme les atermoiements du personnage principal et les multiples embûches de son cheminement existentiel (conserver la solidité de son couple, avoir un enfant, connaître l’épanouissement absolu). En creux, le film pose des questions fondamentales sur la foi, le sens moral et la transgression. Si Annette K. Olesen traite sans légèreté de thèmes qui se prêtent à la lourde démonstration, le résultat, déprimant au possible, vaut essentiellement pour ses acteurs, tous d’une grande justesse émotionnelle.