La vie est belle
Le 2 mars 2004
En dépit d’une thématique douloureuse, un film paradoxalement positif, touchant et plein d’espoir.
- Réalisateur : Jim Sheridan
- Acteurs : Samantha Morton, Paddy Considine, Djimon Hounsou, Neal Jones, Randall Carlton
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
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– Durée : 1h46mn
En dépit d’une thématique douloureuse, un film paradoxalement positif, touchant et plein d’espoir.
L’argument : Johnny et Sarah ont perdu leur fils dans des conditions tragiques. Avec leurs deux fillettes, ils quittent l’Irlande et s’envolent à New York pour tenter de fonder une vie nouvelle...
Notre avis : Autant on a confiance en Jim Sheridan, auteur entre autres des très estimables My left foot et Au nom du père ; autant le synopsis de In America avait de quoi rebuter. En effet, sur le papier, son dernier-né laisse suggérer le pire dans le concentré pleurnichard qui invite le démon larmoyant à valser avec le misérabilisme crapoteux. Surprise : il n’en est rien. A l’écran, le résultat est léger et d’une extraordinaire fluidité. En dépit d’une thématique noire et douloureuse, le film se révèle paradoxalement positif, touchant et plein d’espoir. Et si son histoire est simple, son traitement l’est tout autant.
S’inspirant du vécu du réalisateur (Jim Sheridan a écrit le scénario avec ses filles), le film raconte comment deux parents et leurs enfants, hantés par la perte d’un des leurs, vont faire un travail de deuil en changeant de pays. L’immeuble insalubre dans lequel ils atterrissent est un lieu où des vies brisées se rassemblent, tel ce voisin taciturne qui s’adonne à l’art pour conjurer la maladie. En surface, tous les personnages s’ingénient à donner une apparence convenable ; en profondeur, ce sont des âmes meurtries et solitaires, qui souffrent de blessures indicibles. Comme le père, comédien raté incapable de lâcher la bride à ses émotions. Confronté au secret qui le ronge et devant la détermination de ses filles, il laissera éclater une tristesse trop longtemps contenue.
Les deux fillettes, mûries par l’expérience, deviennent des parents pour leurs propres parents. Très tôt, elles ont dû faire face à une situation douloureuse qu’elles ont géré avec un mélange de naïveté et de lucidité. Si elles simulent le sourire ou l’indifférence, c’est pour mieux cacher qu’intérieurement tout va mal.
Avec cette histoire a priori minuscule d’exorcisme familial, Sheridan a réussi à capter avec acuité les failles humaines ensevelies sous le simulacre des apparences. Là où d’autres se seraient vautrés dans le précipité suicidaire et complaisant, lui évite tous les détestables et édifie une fiction sensible, robuste et universelle qui bouleverse discrètement.
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