Itinéraire d’enfants perdus
Le 30 juillet 2014
Animé par une envie de bien faire palpable, Hasta Mañana déverse avec enthousiasme de bons sentiments à la louche.


- Réalisateurs : Olivier Vidal - Sébastien Maggiani
- Acteurs : Jean-Christophe Bouvet, Mehdi Nebbou, Amir Ben Abdelmoumen, Antoine Gautron, Samuel Bousbib
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Durée : 1h22mn
- Date de sortie : 30 juillet 2014

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Animé par une envie de bien faire palpable, Hasta Mañana déverse avec enthousiasme de bons sentiments à la louche.
L’argument : Orphelin depuis son jeune âge, Léo grandit au foyer des Cigales. Fragile, il s’est réfugié dans l’écriture et rêve d’être lu par son idole de toujours, le réalisateur Claude Lelouch. Il passe ses journées avec Nino, jeune adolescent de 12 ans qui réside lui aussi au foyer. Ils sont inséparables, comme deux frères.
Mais un jour Nino disparaît avec la nouvelle que Léo vient de terminer. Il n’a laissé qu’un mot expliquant les raisons de sa fugue : trouver Claude Lelouch et lui apporter l’histoire. Au fil de son périple, Nino envoie des lettres à Léo, lui contant l’évolution de son aventure. Mais Léo commence à se douter que les raisons de la fugue de son ami, sont d’une autre nature...
Notes : Comédie estivale douce-amère, Hasta Mañana a pâti du mauvais goût latent des publicistes en charge de sa communication et de leur obstination cupide à faire du chiffre. L’affiche du film (sorte de montage paint inspiré d’une vague de films ringards et benêts) a d’ailleurs de faux-airs de celle de Peace, love et plus si affinités croisée à celle de Boule et Bill. Or, le public visé par le long-métrage d’Olivier Vidal et Sébastien Maggiani ne se trouve pas être celui de ces derniers.
© Zelig Films Distribution
Entre traits de génie et maladresses scolaires, Hasta Mañana doit très certainement sa fraîcheur à la jeunesse de ses auteurs. Sébastien Maggiani n’a en effet que dix-huit ans. A l’instar de leurs personnages principaux, les cinéastes ont navigué d’établissements d’accueil en foyers d’hébergement. Porté par la justesse de ses comédiens en herbe, le long-métrage s’éprend lui-même de la beauté de son sujet.
S’attardant sur le thème de la fugue chez le pré-adolescent, les réalisateurs éparpillent souvenirs et sentiments sur la table de la complaisance. Car malgré l’honnêteté revendiquée haut-et-fort par le film, l’angélisme s’insinue de failles en crevasses et craquelle ce portrait faussement introspectif de jeunes en déroute. De l’admiration aveugle de Léo envers Claude Lelouch au traitement de la psychologie des enfants du foyer, l’ensemble souffre d’une passion zélée mais bien trop sage.
© Zelig Films Distribution
En chaque plan résonne l’accent sucré de la facilité. Pourtant dépourvus de vanité, les cinéastes se retrouvent pris au piège de leurs bonnes intentions. Si Hasta Mañana s’avère une historiette sympathique, l’on déplore assurément que ses auteurs ne se soient pas donné les moyens de leurs ambitions.