Le 14 avril 2017
- Réalisateur : Michael Haneke
- Acteurs : Isabelle Huppert, Jean-Louis Trintignant, Mathieu Kassovitz , Nabiha Akkari
- Nationalité : Français, Autrichien
- Durée : 1h50mn
- Date de sortie : 18 octobre 2017
- Festival : Festival de Cannes 2017
Largement pressenti, Michael Haneke va disputer la Palme d’or du 70e Festival de Cannes avec un film intitulé cyniquement Happy End. Chabrolien en diable, l’Autrichien y sonde une nouvelle fois la bourgeoisie européenne, avec deux vétérans : Isabelle Huppert et Jean-Louis Trintignant.
Résumé : "Tout autour le Monde et nous au milieu, aveugles." Instantané d’une famille bourgeoise européenne.
Notes : Non content d’avoir remporté ses deux Palmes d’or de manière rapprochée, en 2009 avec Le Ruban blanc et en 2012 avec Amour, Michael Haneke rempile pour disputer sa troisième couronne. Si pour certains Amour avait quelque part représenté dans sa filmographie un apaisement - non dénué cependant d’une noirceur immanente -, Happy End avec ses consonances à la Funny Games ravive les velléités provocatrices du cinéaste. Quoi de plus antinomique et fantasmatique il est vrai chez Haneke qu’une histoire qui finit bien ? D’autant qu’il est question ici en hors-champ d’un drame bien palpable, en sus des joutes familiales : la crise des réfugiés et migrants. Un programme acide et politique, qui semble confirmer les assertions en la matière de Thierry Frémaux faites à la conférence d’annonce de la sélection officielle.
- Michael Haneke à Cannes en 2012 en compagnie de l’équipe d’Amour - Copyright Georges Biard / Creative Commons
Dans cette équation, l’on retrouve Isabelle Huppert, sorte de muse du réalisateur, qui la dirige pour la quatrième fois. La première fois, c’est dans La Pianiste en 2001 où l’actrice incarne une professeure de musique frustrée. La performance s’avère stupéfiante et l’Autrichien fait appel à elle pour Le Temps du loup en 2003, et enfin pour Amour en 2012. L’immense Jean-Louis Trintignant, dont les tournages se limitent presque exclusivement ces derniers temps à Haneke, joue pour sa part pour la seconde fois dans l’un de ses films (après Amour en 2012).
- Copyright DOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE
L’on se gardera de dénombrer les déambulations du duo de comédiens sur la Croisette au cours de leur carrière, sinon qu’Isabelle Huppert a remporté deux prix d’interprétation féminine à Cannes (l’un en 1978 pour Violette Nozière de Claude Chabrol, l’autre justement pour La Pianiste en 2001. Quant à Jean-Louis Trintignant, il reçut le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes de 1969 grâce au film Z de Costa-Gavras. N’oublions pas aussi le troisième grand habitué du Festival présent dans Happy End, Mathieu Kassovitz. Provocateur par essence - ce qui n’est sans doute pas sans avoir séduit Haneke -, l’acteur-réalisateur remporta le Prix de la mise en scène à Cannes en 1995 avec La Haine, avant d’y défrayer la chronique en compétition en 1997 avec Assassin(s). Notons que ce sera enfin pour l’actrice Nabiha Akkari un baptême cannois.
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