(Presque un) Coup de foudre à...
Le 10 juillet 2017
Le réalisateur de Duo d’escrocs revient à la comédie romantique, genre qui l’avait révélé en 2009 avec Last chance for love.
- Réalisateur : Joel Hopkins
- Acteurs : Diane Keaton, Lesley Manville, Brendan Gleeson, James Norton
- Genre : Comédie romantique
- Nationalité : Britannique
- Durée : 1h42mn
- Titre original : Hampstead
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Notre avis : Huit ans après le plutôt réussi Last chance for love, avec Emma Thompson et Dustin Hoffman en vedette, le réalisateur britannique Joel Hopkins revient à Londres pour nous proposer une nouvelle rom-com dans sa version club du troisième âge. Cette fois-ci l’action s’enracine dans le très huppé quartier d’Hampstead, et s’inspire obviously, d’une histoire vraie.
La muse de Woody Allen, Diane Keaton, y campe une veuve américaine qui tente de dissimuler ses difficultés financières face à ses « amies », pleines aux as, et co-propriétaires de l’immeuble où elle vit. Le film s’attarde sur cette bourgeoisie londonienne obsédée par les apparences et le fric, comme si l’auteur souhaitait dresser une micro-critique sociale, qui, si tel était le cas, nous paraît parfaitement inoffensive et loin d’être passionnante.
Malgré quelques seconds personnages savoureux (la meilleure amie qui se prend pour la chef des copines millionnaires, le gardien d’immeuble qui occupe son temps, au travail, à regarder des films peu catholiques sur son smartphone), le portrait de la capitale britannique paraît bien fade.
Le scénario reste, comme son sujet, très superficiel, incapable de nous attacher à ses personnages. Diane Keaton n’émeut à aucun moment, son jeu est sans saveur. Une petite lueur d’espoir naît quand elle rencontre le personnage de Brendan Gleeson, acteur très apprécié outre-Atlantique, qui joue ici un marginal. Il prête sa carapace bourrue à un homme qui s’est délibérément exclu de la société et qui vit désormais dans un tas de ferrailles au milieu du parc d’Hampstead. Forcément cela n’est pas du goût des riches locaux qui souhaitent la construction d’un hôpital luxueux à la place. On se dit, alors, que l’on tient enfin de bons éléments pour faire décoller le film.
Mais, de nouveau, la sauce ne prend pas, la tournure pseudo écolo que prend le film n’est pas crédible. Et plus grave, on ne croît pas une seule seconde à la romance naissante entre les deux personnages principaux, puisqu’aucune alchimie ne s’en dégage et on finit même par se sentir mal à l’aise dès qu’ils se retrouvent seuls tous les deux. Brendan Gleeson, habitué à un cinéma plus cinglant, donne également l’impression de s’ennuyer à mourir, se demandant pourquoi il est venu se fourvoyer dans pareille aventure.
Sentiment que peut partager le spectateur. L’enchaînement de scènes est anodin et ne soulève jamais l’intérêt. Le réalisateur britannique a misé sur une comédie très esthétique où décor et photographie sont bien pensés, mais toujours au détriment des dialogues et de la narration. Seul le plaidoyer final au tribunal, tenu par notre ami sans abris, invite à la réflexion et commence à nous prendre aux tripes. Mais, là encore, on a l’impression que le réalisateur préfère botter en touche et nous ramène à de la comédie sans piquant.
Au final, si on veut visiter le quartier d’Hampstead sans avoir à faire un prêt pour financer le séjour Airbnb, la comédie est une jolie carte postale qui saura répondre aux attentes. Le dépaysement est assuré, mais il n’apportera rien d’autre. Pas rancunier, on redonnera une chance à Joel Hopkins dans quelques années pour une autre comédie grisonnante au cœur de Londres. Le Brexit devrait lui donner matière à exploiter.
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