Toute la musique mène à Rom !
Le 8 juin 2013
Un voyage, presque ethnographique, au cœur de la richesse musicale tzigane.
- Réalisateur : Jasmine Dellal
- Acteurs : Esma Redzepova, Antonio el Pipa et son ensemble Flamenco, Taraf de Haïdouks, Maharaja, Fanfare Ciocarlia
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Américain, Britannique, Néerlandais
- Durée : 1h50mn
- Titre original : When the road bends... tales of Gypsy caravan
- Date de sortie : 20 juin 2007
- Plus d'informations : www.whentheroadbends.com
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Un voyage, presque ethnographique, au cœur de la richesse musicale tzigane. La musique, dénominateur commun d’un peuple qui en a fait une arme de prédilection contre les préjugés séculaires dont il est souffre.
L’argument : Six semaines de la tournée américaine de cinq groupes tziganes filmés à la ville et sur scène. Antonio el Pipa et son ensemble flamenco de l’Espagne, Esma Redzepova et l’ensemble Teodosievski de Macédoine, la Fanfare Ciocarlia et Taraf de Haïdouks de Roumanie et le groupe indien Maharaja sont le reflet de la diversité d’une communauté dont les états d’âme se déclinent en musique.
Notre avis : L’hymne tzigane divinement interprété par celle que les Roms ont choisi pour "reine", Esma Redzepova, annonce d’entrée de jeu les couleurs du documentaire de Jasmine Dellal. Il sera question de musique, mais pas de n’importe laquelle. Gypsy caravan explore celle qui constitue le socle et le refuge d’une communauté, à défaut de la langue rom que les Tziganes ne maîtrisent pas tous. Une musique - carte d’identité, aux multiples visages qui va du flamenco à la folk indienne en passant par le violon gitan et le jazz. Des mélodies des plus lancinantes aux plus joyeuses à travers lesquelles les Gitans, qui ont quitté l’Inde du nord pour se lancer à la conquête du monde, revendiquent leur droit d’exister et déclament leur singularité. Ces portraits d’artistes et, surtout d’hommes qui ont accepté de se livrer, ont l’ambition de porter les spectateurs au-delà des préjugés qui pourchassent les Roms (pauvres, à l’instar de nombreux êtres humains, certainement ; "voleurs", peut-être, comme on en trouve partout).
Tout comme les témoignages, notamment celui de Johnny Depp qui a rencontré les membres du groupe Taraf de Haïdouks (qui signifie "bande de brigands") sur le tournage de The man who cried (2001). Les intermèdes musicaux paraissent d’une fidélité sans faille, dans le rendu de la lumière (que l’on doit au directeur photo Albert Maysles) et de la scénographie, aux spectacles dont ils sont issus. Résultat : l’émotion est toujours au rendez-vous, intacte, et fait écho aux parcours individuels de chaque musicien rencontré sur un coin du globe. Le documentaire de Jasmine Dellal rend ainsi tout aussi bien compte de l’ambiance d’une tournée où des musiciens, pourtant culturellement déjà proches, apprennent à se découvrir, que du drame socio-politique qui accable chaque Gitan quelle que soit son origine géographique. Pour sa deuxième incursion dans la planète rom, après America Gypsy (2000), la réalisatrice parvient à partager ce qu’elle a su toucher du doigt tout en transportant le spectateur dans un univers musical et culturel unique. Sa curiosité réussit presque à percer le brouillard du discrédit jeté sur les Roms dont la musique a pourtant déjà conquis bien des cœurs. Reste alors à se laisser tenter par la saine aventure de la découverte.
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