Grabbers - la critique

Une comédie horrifique signé Jon Wright qui lorgne vers l’esprit d’une œuvre de son homonyme Edgar, le pub est ouvert !

L’argument : Quelque chose d’effrayant s’est produit sur les côtes d’Erin Island, un calme petit village irlandais. Des pêcheurs ont mystérieusement disparu, des baleines mutilées se sont échouées sur la plage. Seul un pêcheur continuellement ivre a échappé au danger. Les villageois vont en déduire que la seule façon de survivre, c’est de boire et d’être vraiment saoul.

Notre avis : En 2005, l’hilarant Shaun of the dead de Edgar Wright redéfinissait brillamment les codes de la comédie horrifique avec un soupçon de geek attitude. Il faut dire qu’on avait plus autant ri devant une œuvre de genre depuis Braindead de Peter Jackson ! C’était en 1993, autant dire une éternité. Depuis, quelques rejetons virent le jours avec un petit succès d’estime (Black Sheep, Bienvenue au cottage, Doghouse ou encore Tucker et Dale fightent le mal), mais sans jamais tutoyer la réussite des deux glorieux (et désormais cultes) aînés.

Si Grabbers de l’Irlandais Jon Wright (présenté au festival de Gérardmer 2013) se place dans cette deuxième catégorie, la rencontre entre piliers de bar gaéliques et créatures tentaculaires digne d’un roman de Lovecraft ne manque pas de générosité. Wright reprend l’atmosphère des "creature flick" des années 80 avec un humour british qui atteint sa cible dans la première partie du film mais s’avère un peu plus poussif dans la seconde (au moment où les créatures attaquent). Les splendides paysages du petit village de pêcheurs irlandais sont admirablement mis en valeur, sans pour autant tomber dans le décor d’une carte postale racoleuse. L’équipe de création des SFX a également fait du bon travail en ce qui concerne les créatures, les différentes apparitions passent incroyablement bien pour un petit budget de la sorte.

Et puisqu’on parle des créatures, sachez que celles-ci ont pour particularité de se nourrir de sang, mais qu’elles ont une sainte horreur de l’alcool. Une fois ce point faible décelé par nos joyeux protagonistes, la solution est alors toute trouvée pour repousser les monstrueux envahisseurs...se mettre complètement minable à grand renfort de pintes houblonnées ! Le film ne manquera pas de nous arracher quelques sourires grâce à une brochette de personnages sur le qui-vive, toujours partant pour faire péter l’éthylomètre en laissant un instant de côté leur flegme britannique (flic poivrot, vieux pêcheur siphonné ou encore scientifique trop rigoureux). Grabbers qui ne brille pas par son originalité reste pourtant une comédie horrifique alcoolisée fun et fréquentable qui prouve encore une fois que rires et frissons parviennent à faire bon ménage. Open bar !