Le 24 octobre 2018
- Scénariste : John TARACHINE>
- Dessinateur : John TARACHINE
- Genre : Drame, Seinen
- Editeur : AKATA
- Famille : Manga
- Date de sortie : 13 septembre 2018
- Durée : T.1
Un manga qui croque le deuil et l’Europe, entre autres sujets !
Résumé : Ozora vient de perdre sa mère. Suivant ses dernières volontés et un itinéraire qu’elle a définià l’avance, il part pour l’Europe, avec Londres et Paris et ligne de mire, pour retrouver des bribes de son passé. Entre retrouvailles avec son frère, révélations sur lui-même et bonds dans l’instant présent, le voyage ne sera pas vraiment paisible...
La lecture d’un manga implique bien souvent de rester au Japon ou de découvrir un univers merveilleux ou fantasmé très nippon. Rares sont ceux qui s’aventurent sur le continent européen, mais ils sont souvent excellents (coucou Monster !). Goodnight I love you semble être de cette veine, n’ayant pas peur du dépaysement, avec l’envie de raconter justement ce sentiment si difficile à décrire, et pas seulement celui du deuil. Au départ jouant sur la tonalité pathétique, le personnage principal semble de plus en plus se laisser aller au comique, comme s’il allait mieux au fil des pages, moins graves, moins sérieuses. Tristesse, honte, colère et pardon rythment un road trip savamment filé, avec une mention particulière pour l’homosexualité du grand frère, dont on comprend beaucoup de choses sans qu’elles soient expliquées. Pas de vraie tendresse mais une réelle sensibilité, parfois à fleur de peau, pas de celle qui fait monter les larmes aux yeux mais qui permet de se dire « Oui, là, l’auteur a vu juste ». Le héros, narrateur ambigu, a ses défauts, ses angoisses et ses mauvais choix, qu’il regrette mais ne peut empêcher, et rien que pour cela le vrai ne manque pas de s’échapper de ce premier tome.
© Akata
Graphiquement, on ne peut s’empêcher de remarquer l’impression de fouillis assumé, de plans pas toujours cohérents, qui rendent le récit parfois confus ou difficile à lire. L’habitude de la narration venant, le lecteur comprend qu’il est comme le narrateur, ballotté, surpris, toujours à subir les événements, dans des lieux et face à des gens qu’il ne connaît pas, mais qu’il doit appréhender. En se confrontant à l’inconnu, le dessin doit constamment s’adapter, suivant le ressenti de celui qui raconte, d’où une certaine confusion dans les moments de réaction et de surprise. Et comme les souvenirs impliquent des flashbacks qui côtoient le présent en permanence, cet effet est doublé, et le dessin se trouvant quelque peu décousu.
© Akata
Voyage plus lyrique qu’initiatique, Goodnight I love you est une balade qui tantôt se voit randonnée, tantôt simple déambulation, mais toujours avec un coup d’œil sensible et crédible. Le prochain arrêt, c’est Amsterdam, et ça promet.
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