Le 2 juillet 2018
Surprenant par la gravité des thèmes abordés, ce biopic passé totalement inaperçu mérite le coup d’œil, même s’il s’inscrit dans une branche bien académique de ce genre extrêmement balisé.
- Réalisateur : Simon Curtis
- Acteurs : Kelly Macdonald, Domhnall Gleeson, Margot Robbie, Will Tilston
- Genre : Drame, Biopic
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Twentieth Century Fox Home Entertainment
- Durée : 1h47mn
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Sortie DVD & Blu-ray : le 9 mai 2018
Résumé : La relation entre A. A. Milne, le créateur de Winnie l’Ourson, et son fils Christopher Robin, dont les jouets ont inspiré le monde magique du personnage.
Notre avis : Lorsque l’on ne connaît pas du tout la vie de A. A. Milne ni vraiment l’origin story de Winnie l’Ourson, un film focalisé sur le créateur de cette icône pour enfant ne provoque pas l’enthousiasme ni même la curiosité. Son passage absolument inaperçu aux Etats-Unis (et encore pire chez nous) malgré un beau casting en dit long sur le manque d’intérêt vis-à-vis de ce biopic bien moins cucul qu’il pouvait le laisser présager, via sa bande-annonce notamment, bien trompeuse. Un film familial plein d’amour et d’espoir a été vendu (sûrement plus vendeur quand l’on évoque Winnie) en lieu et place d’un drame plus ou moins léger sur les traumatismes de la guerre et la starification prématurée de l’enfant. Deux thèmes toujours d’actualité et plus que jamais visibles - en particulier le second, alors que pullule depuis des années des télé-réalités dangereuses mettant en avant des jeunes enfants, voire bébés, qui n’ont rien demandé – se retrouvent au centre de ce Goodbye Christopher Robin plus tragique que son esthétique féerique idéalisée veut bien nous le faire croire. Derrière sa lumière rayonnante sublimant la campagne du comté de Sussex se révèle la vie tourmentée de A.A Milne et de son fils Billy Moon (a.k.a. Christopher Robin), le premier traumatisé de la Première Guerre mondiale, et le deuxième entraîné contre son gré dans la célébrité. Sans forcer ni juger, le film démonte quelque peu le mythe derrière Winnie l’Ourson en s’attachant aux deux parents de Billy Moon, absents et irresponsables malgré leur amour pour leur enfant unique.
- Copyright : Twentieth Century Fox
On attendait Margot Robbie – sommet du glamour – dans un rôle tout beau tout joli d’une bonne mère, et c’est dans le rôle d’une mère transparente et irresponsable qu’on la retrouve. Le contre-pied est intéressant parce qu’il montre la part d’ombre d’un mythe pour enfant, désireux de ne pas (excessivement) édulcorer la vie de la famille Milne, loin d’un feel good movie mensonger comme l’avait pu être Dans l’Ombre de Mary. Tout n’est pas noir, tout n’est pas blanc, et Goodbye Christopher Robin maîtrise bien la mesure même si les dernières minutes de film viennent contrebalancer la justesse par une avalanche de bons sentiments. Le tout s’enrobe d’une légèreté qui retire au film toute aspérité, mais également toute fulgurance. Le biopic respire la tranquillité et l’apaisement, deux sentiments recherchés par A. A. Milne, dont le PTSD occupe une place majeure pendant ces 1h47 un peu trop longues. On retrouve par le biais de ce personnage cette idée passionnante du clown triste. A. A. Milne donne du bonheur à autrui tout en étant lui-même rongé par la douleur, douleur qui s’estompe au fil de ses activités avec son fils qui lui inspireront ensuite l’univers de Winnie l’Ourson. Une majeure partie du film reposant sur la relation père / fils, il est regrettable de ne pas déceler une grande alchimie entre Domhnall Gleeson et Will Tilston, pas toujours très bien dirigé par ailleurs. L’impact émotionnel s’en retrouve affecté, et si Goodbye Christopher Robin surprend par son sous-texte étonnement riche, il se montre trop glacé et pâle dans son humanité.
- Copyright : Twentieth Century Fox
Le blu-ray :
Les suppléments :
Des featurettes, à l’intérêt extrêmement limité (c’est de la promotion, on n’apprend quasiment rien), un commentaire audio où le réalisateur et coscénariste ont l’occasion de s’exprimer en profondeur, un trailer du film et une galerie de photos sympathiques. C’est maigre, mais pour un film sorti directement en VOD, on aurait pu s’attendre à pire.
L’image :
Le transfert est un régal pour les yeux. Le piqué est fantastique et la photographie en impose avec son grand dynamisme et sa lumière typée "film indé" rayonnante. Bien que volontairement terne dans les textures de la peau et certaines scènes en extérieures, l’ensemble se montre éclatant et contribue à rendre la forêt idyllique et chaleureuse.
Le son :
Piste en DTS-HD en 5.1 pour la VO, profonde, lourde quand il le faut (à de rares moments, mais tout de même), avec une belle place laissée à la bande originale, discrète mais plutôt belle. Concernant la VF, il s’agit d’un simple DTS-5.1, moins percutant dans les dialogues, et aux doublages bien moins qualitatifs que la version originale, sans être honteux non plus.
Galerie Photos
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