Good Omens - la critique de la série

Notre avis : Une histoire d’amitié entre un ange et un démon pour éviter l’apocalypse, ce n’est pas banal. Cette excellente adaptation du roman éponyme par son auteur, Neil Gaiman, attire notre attention et nous intrigue dès les premières secondes.

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Après une courte introduction, la série débute réellement avec les circonstances de la rencontre entre l’ange Aziraphale (Michael Sheen) et le démon Rampa, Crowley dans la version anglaise (David Tennant). Tous les deux sont présents dans le jardin d’Eden, lorsqu’Adam et Eve en sont chassés. Un ange, légèrement naïf parfois maladroit, mais toujours bienveillant, et un démon charismatique qui n’a pas l’air si mauvais, fraternisent. Voilà de quoi nous étonner.
Le scénario est admirablement écrit et rythmé. La poésie se mêle à un humour typiquement british, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Loin des clichés moralisateurs entre le Bien et le Mal, la série développe un univers déjanté, où les êtres surnaturels ne se sentent pas particulièrement concernés par le destin des humains et laissent le champ libre à nos deux héros, si nous pouvons les appeler ainsi, pour vivre à leur guise. Les événements bibliques sont remis en question, triturés pour faire de cette série une satire jouissive des annonces du livre saint. On pense tout connaître des plans divins, on ne peut qu’avoir tort, le "Grand Plan" est ineffable. La série développe d’ailleurs ses propres références, avec « Les belles et bonnes prophéties d’Agnès Barge, sorcière ».
La construction des personnages participe assurément au succès de la série.
Le duo que forment Michael Sheen et David Tennant fonctionne à merveille. La complicité des deux personnages est jubilatoire et leurs interactions nous amusent et nous émeuvent.

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Légèrement délurés, les autres protagonistes sont de la même trempe, à la fois un peu gauches et touchants. Les scénaristes sont parvenus à quelque peu nous piéger dans nos a priori, avec des anges peu recommandables, des démons un peu dépassés, pas si effrayants, et des humains beaucoup moins soumis aux volontés divines que ce que l’on pourrait penser.
Au-delà de l’aspect merveilleux de la série, une véritable critique de la société se développe entre les lignes. L’Antéchrist, jeune garçon de onze ans, cristallise les peurs de notre génération dans une société de consommation à outrance, mais témoigne également de l’influence des théories du complot, entre autres.
Il nous faut évoquer le générique. Fondé sur une musique de David Arnold, celui-ci est un petit bijou d’animation, plein de finesse et de poésie. De façon générale, le graphisme de la série est très sensible. Au-delà de l’histoire, les décors et la lumière font de Good Omens une œuvre très belle et agréable à regarder. On notera tout de même un léger bémol sur la résolution de l’histoire, qui s’avère quelque peu décevante. Néanmoins, elle ne l’est pas suffisamment pour nous gâcher le reste de la série, qui reste, de manière globale, une des meilleures du moment, dans le registre comique.