Gangsta girls
Le 14 mai 2007
La banlieue américaine du côté des filles. Un film comme un acte social.
- Réalisateurs : Lori Silverbush - Michael Skolnik
- Acteurs : Judy Marte, Anny Mariano, Paola Mendoza
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
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– Durée : 1h22mn
– Titre original : On the outs
– Le site du film
La banlieue américaine du côté des filles. Un film comme un acte social.
L’argument : Jersey City, banlieue de New York. Les destins croisés d’un trio d’adolescentes dans un monde sans pitié. Oz, dix-sept ans, dealeuse de drogue respectée de la rue, se démène pour la sauvegarde de sa famille ; Suzette, jeune fille de quinze ans sans histoire, fait basculer le cours de sa vie en tombant amoureuse d’un caïd local ; enfin Marisol, mère-célibataire, doit affronter ses propres démons pour conserver la garde de son enfant.
Notre avis : Véritable acte social, Girls in America est le fruit d’une étroite collaboration entre les réalisateurs, Lori Silverbush et Michael Skolnik, les détenues du centre de détention juvénile à Secausus et la population locale de Jersey City. Fortement engagés dans le quotidien des jeunes filles des banlieues, les deux cinéastes travaillent depuis de nombreuses années avec des adolescents. Les histoires entendues dans le cadre de leurs activités ont inspiré les destins de Oz (Judy Marte), Suzette (Anny Mariano) et Marisol (Paola Mendoza).
Malgré la récurrence du thème de la criminalité juvénile au cinéma, ce film permet de se questionner sur la délinquance féminine souvent minorée, voire même ignorée. A cheval entre documentaire et fiction, le long métrage met le doigt sur les conditions précaires de trois familles, leur isolement social dans un système régi par la loi du plus fort. Etre gangsta devient la condition sine qua non pour devenir un homme ; même l’attachant Chuey (Dominic Colón), le petit frère de Oz, n’arrive pas à déroger à ce mode de fonctionnement.
Quelle place est dès lors accordée aux filles dans ce monde macho dans lequel sex, drugs and rap dominent ? Engrossées par le caïd du coin de la rue, toxicomanes prêtes à tout pour leur dose, ou alors crapuleuses revendeuses de stupéfiants, voilà la triste réalité dans laquelle les trois personnages féminins sont cloisonnés. Girls in America dénonce leur cercle familial, social et économique suffocant ; il tente également de le briser.
Touchant par sa thématique, le film de Lori Silverbush et Michael Skolnik l’est aussi par son esthétique. Généralement filmés en premier plan avec un grain de la photographie très prononcé, les protagonistes rappellent que Girls in America ne parle pas de statistiques sur la délinquance juvénile féminine, mais de tranches de vie réelles qui éclatent en morceaux et dont la problématique n’est pas si loin de nos immeubles parisiens.
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