Giant - La chronique BD

Nous sommes dans les années 30, la grande dépression fait rage aux États-Unis. C’est dans ce contexte économique et social précaire que de nombreux ouvriers venus d’Irlande, d’Italie ou de Pologne espèrent gagner un mince émolument pour subvenir aux besoins des familles restées au pays. C’est à New-York, cette ville aux ambitions démesurées, que nous allons suivre Giant, un taciturne personnage, venu, tout comme ses camarades, contribuer à la construction de gratte-ciels. Un sombre matin, comme à l’habitude, il est en charge d’annoncer la mort d’un de ses compatriotes Irlandais, à Mary Ann, désormais veuve. Mais au lieu d’annoncer la sentence, il va préférer cacher la vérité, et entretenir la correspondance avec Mary. Mais un beau jour le facteur ne lui apportera plus de lettre...

Tout le monde connait cette fameuse photo d’ouvriers assis sur une poutre au-dessus du vide. Cette série n’est ni plus ni moins que leur histoire. Elle est racontée, d’une très belle manière, par Mikaël. La grande dépression y est très bien croquée, dans des tons sépias, pour une réelle immersion dans le passé de ces ouvriers de l’extrême. En charge également du scénario, Mikaël ne se contente pas d’imaginer l’histoire de ces ouvriers. Giant aborde également des sujets politiques, avec la fin du mandat de Hoover ou encore le conflit nord-irlandais.

Le tout en ayant travaillé la personnalité complexe et mystérieuse de Giant, que le badin Dan Shakelton va tenter de comprendre. Une petite bouffée d’air dans une ambiance obscure. Un seul et même auteur pour ce superbe travail d’immersion et d’interpellation, chapeau !

Une plongée sans filtre dans la folie des grandeurs Américaines, que nous vous invitons à découvrir ! Rendez-vous en janvier 2018 pour la fin de ce diptyque.