Le 24 août 2018
Brian O’Malley joue les bons élèves dans ce conte gothique au classicisme respectueux du genre.
- Réalisateur : Brian O’Malley
- Acteurs : David Bradley, Bill Milner, Charlotte Vega, Eugene Simon, Moe Dunford
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Irlandais
- Distributeur : Netflix
- Durée : 1h33mn
- Date télé : 24 août 2018 00:00
- Chaîne : Netflix
- Festival : Gérardmer 2018
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Résumé : Un frère et sa sœur sont liés par un terrible secret qui les contraint à ne jamais quitter la maison recluse que leurs parents décédés leur ont laissée en héritage. Un jeune homme va bientôt faire voler cette situation en éclats.
Notre avis : Pour son deuxième long métrage après Let Us Prey (2014), le réalisateur irlandais Brian O’Malley choisit cette fois-ci de miser sur les ambiances gothiques, dans la grande tradition du genre britannique, à laquelle il appose un vrai talent de narrateur dans son approche d’un fantastique lent (les influences vont des Innocents de Jack Clayton jusqu’aux plus récentes ghost stories ibériques qui s’en réclament également, comme le récent Le Secret des Marrowbone, lui-même présenté à Gérardmer).
Situé au début du XXe siècle, The Lodgers resserre son intrigue autour de Rachel et Edward, deux jumeaux contraints de mener une existence étrange à l’intérieur du sinistre manoir familial, hanté par des présences surnaturelles (les fameux "locataires" auxquels le titre du film fait référence).
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Sous le joug d’une malédiction qui se transmet de génération en génération, le frère et la sœur, liés dans le malheur, vivent selon trois règles strictes : ne jamais se coucher après minuit, ne jamais laisser un inconnu passer le seuil de leur porte et ne jamais se séparer l’un de l’autre. Ce relationnel vénéneux insuffle efficacement la dose d’épaisseur nécessaire à l’entame d’un récit qui laisse longtemps flotter la part de mystère autour d’une malédiction pesante. Edward, joué par Bill Milner, adopte une rigidité froide qui instaure méfiance et fascination. Il se restreint à appliquer les règles alors que Rachel, incarnée par Charlotte Vega, s’interroge sur sa condition dès le jour où elle fera la rencontre de Sean (Eugene Simon), jeune vétéran de la Première Guerre, tombé sous son charme.
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Il est intéressant de vérifier que Brian O’Malley ne force pas sur l’émotion, lorsqu’il veut nous faire croire en cette relation naissante. Le cinéaste emploie d’ailleurs une tension sexuelle assez présente afin de continuer à jouer sur l’ambiguïté des relations entre les différents personnages. Si les purs moments d’effroi ne sont pas légion, de très beaux passages se signalent (la trappe débordante des locataires, les esprits flottants au dessus du lac), drapés dans une atmosphère angoissante et trouble à la photographie toujours léchée.
Pour plus d’authenticité, le film a d’ailleurs été tourné à Loftus Hall, qui n’est autre que la plus célèbre maison hantée irlandaise. O’Malley ne pouvait décidément trouver meilleur décor pour donner corps à cette histoire. Alors certes, on pourra reprocher au film de se traîner par moments mais ses quelques longueurs deviennent vite pardonnables tant l’ambiance se veut soignée et les personnages dignes d’intérêt. Avec son joli sens du romanesque, The Lodgers répond donc aux exigences inhérentes à ce type de production et même s’il trouve une résolution intéressante, ne souscrit pas au renouvellement du cinéma gothique à l’anglaise.
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