Le 31 juillet 2014
Avec sa quatrième saison, la série du Trône de fer continue sur sa lancée et se révèle tout aussi riche que les précédentes par son lot de trahisons, d’alliances en tous genres, de personnages clés qui disparaissent brutalement et d’intrigues nouvelles.
- Réalisateur : Neil Marshall
- Acteurs : Peter Dinklage, Lena Headey, Nikolaj Coster-Waldau, Kit Harington, Emilia Clarke, Iwan Rheon
- Genre : Série télé, Heroic fantasy
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Avec sa quatrième saison, la série du Trône de fer continue sur sa lancée et se révèle tout aussi riche que les précédentes par son lot de trahisons, d’alliances en tous genres, de personnages clés qui disparaissent brutalement et d’intrigues nouvelles.
L’argument : L’emprise des Lannister sur le Trône de fer est désormais totale, après le massacre des Noces Pourpres, qui a vu la mort de nombreux membres du camp Stark et a donc brisé le soulèvement du Nord.
Notre avis sur la saison 4 : Roman d’heroic fantasy à succès débuté en 1991 par George R.R. Martin, Le trône de fer est adapté en série par HBO depuis 2011. Il en est déjà à sa quatrième saison.
Bien loin de tout sentiment de lassitude, les téléspectateurs en sont au contraire de plus en plus accro. Pour cette nouvelle saison, on compte une moyenne de 6,8 millions de téléspectateurs sur cette chaîne américaine payante, avec 4 épisodes (sur les 10 que compte la saison) à plus de 7 millions de téléspectateurs sur HBO, malgré l’impact du piratage, la série demeure la plus piratée à l’heure actuelle sur le Web.
Ce triomphe commercial est-il justifié ? Totalement. Si Le trône de fer se déroule dans un monde imaginaire, Westeros, à une époque médiévale qui n’est pas sans rappeler Le seigneur des anneaux, seul le cadre rapproche l’œuvre de George R.R. Martin à celle de Tolkien.
L’élément fantastique n’est pas ici très prégnant et la quatrième saison de Game of thrones reste dans la veine des précédentes avec uniquement la présence de marcheurs blancs (sortes de zombies) et des fameux dragons de Daenerys Targaryen. Autre différence majeure, on n’hésite pas dans le Trône de fer à mettre en avant la nudité. La série américaine n’est pas prude, servant davantage l’histoire qu’une volonté de racoler, comme dans les Spartacus.
Et puis surtout Le Trône de fer se révèle bien plus complexe que Le Seigneur des anneaux par le comportement de ses protagonistes. Le manichéisme que l’on retrouve parfois chez Tolkien fait place dans Le trône de fer à des personnages bien plus difficiles à cerner, à l’image des personnalités qui hantent les séries à rebondissements à la télévision. Cette saison 4 nous le prouve une nouvelle fois avec des personnages en constance évolution.
Il n’y a qu’à s’intéresser à deux caractères issus de clans opposés, Jaime Lannister et Sansa Stark, pour y trouver une belle illustration. Ainsi, Jaime Lannister ne comprend plus les siens et notamment sa soeur Cersei. Il est tiraillé entre l’engagement moral qu’il a pris de ramener en sûreté les deux filles Stark et la pression qu’il subit de sa sœur Cersei. Il continue par ailleurs d’être le seul de son clan à entretenir un rapport fort avec son frère Tyrion.
De son côté, Sansa Stark change beaucoup au cours de cette saison, à l’instar du rapport trouble qu’elle entretient avec Lord Baelish. Elle a beaucoup mûri et la jeune adolescente bien sage qu’elle était il y a encore peu, semble n’être plus qu’un lointain souvenir.
Ces exemples, parmi tant d’autres, démontrent la qualité d’écriture et la complexité psychologique d’une série aux des personnages évolutifs, des âmes grises, affranchies de tout manichéisme, dont on découvre peu à peu les zones d’ombre.
L’intérêt ne s’arrête pas là. A l’image des autres saisons, les producteurs continuent de distiller une violence des plus débridées. Celle-ci trouve son paroxysme dans l’épisode 9. De manière intelligente, sa mise en scène a été confiée au cinéaste Neil Marshall qui avait déjà opéré dans le viscéral Centurions ou dans Doomsday, et connu pour sa "descente" dans les enfer d’une grotte (The Descent). On recense dans cet épisode des têtes tranchées, des éventrements, des victimes brûlées vives ou transpercées par des flèches. Neil Marshall réussit parfaitement l’objectif qui lui a été confié : proposer des scènes d’action brutales, censées refléter la barbarie d’une époque. Si la violence est un élément caractéristique du Trône de fer, il n’empêche que l’on a toujours matière à être surpris, à l’image d’un combat barbare lors de l’épisode 8 qui s’achève par un meurtre d’une violence inouïe qui risque de choquer nombre de spectateurs et de marquer durablement la rétine de ceux qui s’en seront remis. Là encore, cette empreinte gore reflète l’évolution de dix ans de séries télé, de Nip/Tuck, The Walking Dead, en passant par Spartacus, l’hyper violence est devenue monnaie courante à l’écran, mais la gratuité de certains titres ne se retrouve pas dans la série de HBO, qui justifie le recours à la violence par la force épique et historique du récit.
Les meurtres sont légion dans cette saison 4. Les personnages les plus charismatiques et les plus en vue ne sont pas plus protégés que les autres. A croire que les scénaristes prennent un malin plaisir à éliminer ceux qui suscitent le plus d’intérêt. Comme l’indique le propos introductif de cette quatrième saison, « All men must die ». La force du Trône de fer est d’ailleurs sa capacité à se renouveler alors que les personnages décèdent les uns après les autres. Ni les rois ni les mains du roi (sortes de premier ministre) ne sont à l’abri de ce grand coup de balai qui est unique dans une série qui repose avant tout sur les relations entre les différents protagonistes.
Dans cette saison, comme dans les autres, le "Trône de fer" continue de faire l’objet de toutes les convoitises. Le couronnement de Tommen, frère puîné de Joffrey, n’est rien d’autre qu’un subterfuge car on voit bien qu’en coulisses sa mère, Cersei, et son grand-père, Tywin, sont à l’œuvre pour tirer les marrons du feu. Ils placent chacun leurs pions pour que le Trône de fer puisse demeurer sous le contrôle des Lannister. La présence de Cersei auprès de Margaery n’a d’autre but que d’obtenir un allié de poids avec le consentement de la maison Tyrell. Comme l’indiquait l’un des personnages lors de la saison 1, « Nous ne faisons la paix qu’avec nos ennemis. C’est pour cela que ça s’appelle faire la paix. »
Le trône de fer est véritablement une série passionnante sur le plan politique avec ces alliances de circonstances, ces mensonges, trahisons et conspirations qui n’ont d’autre but que d’accéder au pouvoir. Sur ce plan, l’épisode 3 de cette quatrième saison est particulièrement intéressant par sa réflexion sur le pouvoir. Tywin explique à son petit-fils Tommen, le futur roi, que l’important n’est pas tant d’être un bon roi mais de durer. Les stratégies qui se mettent en place évoquent Machiavel par cette analyse sur les arcanes du pouvoir et les moyens de le conserver.
Comme toujours, les intrigues et sous-intrigues sont riches et se terminent en apothéose lors d’un dixième épisode passionnant sur le plan émotionnel. Pour cela, il faudra tout de même attendre près d’une année.
Les portes ouvertes par cet ultime épisode engagent de nouvelles pistes pour la cinquième saison, alors que George R.R. Martin, l’auteur des ouvrages cultes qui déchaînent les passions, n’a toujours pas achevé l’écriture de sa célèbre saga. Il a sorti à l’heure actuelle 5 tomes et devrait en publier deux autres d’ici pour clore son histoire. Comme il met environ 4 ans pour chaque volume et que le dernier est sorti en 2011, le tome 5 devrait sortir en 2015. La saison 4 venant d’adapter le livre 3 (ainsi que des éléments d’autres tomes), il est fort possible que la saison 5 adapte le livre 4 mais également le livre 5.
Les connaisseurs du roman noteront lors de cette saison 4 qu’il y a des ajustements notables avec par exemple des meurtres et des explications entre personnages qui se détachent de la source littéraire originelle. De plus, comme la série finit par rattraper le roman, les téléspectateurs apprennent même des éléments que ne connaissent pas les lecteurs. Il en va ainsi par rapport au devenir des bébés sacrifiés par Craster aux marcheurs blancs lorsque ses femmes donnent naissance à des garçons.
Quoi qu’il arrive, il est clair que la saison 5 qui interviendra dans un an, proposera avec des moyens encore plus conéquents un spectacle médiéval épique et vertigineux. On n’en doute point. Vivement la suite !
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