Force of Execution - la critique du film + le test DVD

Une guerre des gangs à la Seagal en DTV. Tout est dit, circulez y’a rien à voir...

L’argument : Un baron du crime est déchiré entre faire fructifier sa fortune et son désir de sortir de sa vie de criminel, grâce à laquelle il a pu construire son empire. Sa puissance va être remise en question lorsqu’un nouveau criminel va tenter de s’imposer dans la ville et le détrôner. Une guerre de barons du crime va alors éclater, dont un seul en sortira vivant...

Notre avis : Avis aux fans hardcore, "Saumon agile" se retrouve à nouveau sur la brèche pour un énième DTV d’action monté sur son nom. Quand il s’agissait de briser des nuques et malmener des avants bras, il faut bien dire que le monsieur savait y faire du temps de sa gloire éphémère (entendez par là le tout début des années 90). Aujourd’hui avec une vingtaine d’années de plus au compteur et environ autant de kilos pris autour de la ceinture abdominale, Seagal s’éternise dans des "tuez les tous" de seconde zone. Sans surprise Force of Execution intègre cette catégorie, le refrain ne change pas.
Il se paye tout de même le petit luxe de rassembler les seconds couteaux en vogue du milieu de la série B de castagne, à savoir, les infatigables Danny Trejo et Ving Rhames dont les performances sont rarement synonymes de finesse. Dans le but d’augmenter un peu le plaisir, un expert en taekwondo, le très souple Bren Foster (aux faux airs de Scott Adkins) a été invité pour distribuer ses coups de pieds circulaires dévastateurs. Ces quelques efforts de casting seront malheureusement loin de payer. Trejo est inerte au possible (il retrouve un peu de couleurs dans une scène de guérison très drôle à coup de scorpions) tandis que Rhames se contente d’en faire des tonnes, énorme cigare entre les doigts avec des "Yo ! On est dans la place !" clamés dès que l’occasion se présente .

Et Seagal dans tout ça ? Et bien le septième dan d’aïkido s’amuse à jouer les ex militaires devenu baron du crime avec sa balourdise habituelle. Il assène encore deux-trois manchettes et fractures de bras bien placées mais, dès que l’on passe à la vitesse supérieure, le vilain roublard laisse gentiment sa place à une doublure. De ce fait, il se fait piquer régulièrement la vedette par le remuant Bren Forster avant de récupérer un peu de sa superbe mitrailleuse aux poings en toute fin de métrage.
En outre, il est très difficile de trouver des éléments positifs au film de Keoni Waxman (il a déjà bossé avec Seagal sur Maximum Conviction et Dangerous Man) surtout lorsque le scénario atteint un niveau de nullité aussi affligeant. Pour la faire simple, un homme de main (Bren Forster) contraint à un exil forcé pour avoir manqué un contrat finit par revenir épauler son ancien patron (Seagal) dans une guerre des gangs...L’ex boss a été très méchant avec lui, il a fait broyer les os de ses mains, mais c’est pas grave son sbire l’aime bien quand même...question de loyauté après tout...
Ajoutons une réalisation franchement bancale truffée d’effets clippesques miteux en veux-tu en voilà et nous voici devant un produit bas gamme qui manque cruellement du sel qui aurait permis d’étancher un minimum la soif des bisseux de France et de Navarre. Décidément Seagal persiste à traîner sa carcasse dans des actioners sans saveur...En l’état, difficile pour lui de sortir la tête du bourbier...

LE TEST DVD
L’éditeur M6 Vidéo délivre une édition DVD plus que correcte pour un insignifiant DTV de castagne.

Les suppléments :

Un making-of en deux parties, "L’histoire" et "Scènes de combat" nous est proposé sur cette édition en guise de bonus. Le premier fait figure de featurette promotionnelle (7 minutes) où tout le monde s’attache à dire du bien de tout le monde avec entrain, les acteurs et le réalisateur étant tous persuadés de la bonne qualité du programme (nous émettons évidemment un gros bémol à ce sujet...) tandis que le second (9 minutes) s’avère un poil plus intéressant, il revient sur la plupart des scènes martiales du film ainsi que sur les différents types d’armes utilisés sur le tournage. Plutôt pauvre donc, mais cela a au moins le mérite de broder un minimum autour du film.

L’image :

Le DVD présente une image de bonne qualité, la définition se montre précise et la colorimétrie assez fournie bien qu’un ton très télévisuel plane sur l’aspect visuel général.

Le son :

L’éditeur nous gratifie de quatre pistes son, VO et VF en Dolby Digital 5.1, également en Dolby Digital 2.0. Notre préférence ira vers la VO DD 5.1 qui sollicite souvent les enceintes arrière et offre régulièrement d’intéressants bruits d’ambiance. Les versions 2.0 sont plus frontales, elles s’attardent surtout à apporter une clarté précise aux dialogues. Le doublage VF n’a rien de catastrophique mais se révèle beaucoup moins naturel, on préfère les voix originales de Seagal, Trejo et Rhames, les cabotins s’en donnant à cœur joie.