Le 26 octobre 2024
Une jeune femme, secrétaire sérieuse, est aussi la fiancée d’un mauvais garçon. Un film noir muet d’Ozu, inédit en France jusqu’à récemment : une pépite !
- Acteurs : Chishū Ryū, Kinuyo Tanaka, Jōji Oka, Kōji Mitsui (Hideo Mitsui), Yumeko Aizome, Sumiko Mizukubo , Yoshio Takayama
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Film muet, Noir et blanc
- Nationalité : Japonais
- Distributeur : Carlotta Films
- Titre original : Hijosen no onna
- Date de sortie : 8 novembre 2023
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– Année de production : 1933
Résumé : Tokiko (Kinuyo Tanaka), jeune femme moderne, travaille comme secrétaire dans une grande entreprise. Le fils du directeur, amoureux d’elle, lui fait des cadeaux qu’elle accepte. Mais en fait, elle est la maîtresse de Jōji (Jōji Oka), un truand notoire.
Critique : Jōji, ancien boxeur, aime à fréquenter les salles de boxe et les boîtes de jazz. Horoshi (Hideo Mitsui), un jeune boxeur, va tout faire pour entrer dans sa bande. Kazuko (Sumiko Mizukubo), la sœur très sérieuse de Horoshi, va tenter de dissuader Jōji de "l’embaucher" pour l’obliger à poursuive ses études. Jōji ne va pas être indifférent à la jeune femme au grand dam de Tokiko.
Comme la plupart des cinéastes japonais de l’époque, Yasujirō Ozu n’est pas pressé de passer au parlant. Par contre, il est totalement séduit par les films noirs américains dont ce film est largement imprégné et en reprend les codes : un caïd séduisant, plus sentimental qu’il n’y paraît, une fiancée qui n’a pas froid aux yeux opposée à une autre au cœur pur, le tout dans des ambiances enfumées de salles de billard ou de boxing clubs.
Pour ce polar, le cinéaste a demandé à Kinuyo Tanaka, son actrice d’élection (l’une des plus célèbres des années 20 aux années 50, et la première actrice japonaise à devenir réalisatrice) d’interpréter le rôle d’une femme fatale, alors que cette dernière ne jouait jusque là que des jeunes filles sérieuses, à marier la plupart du temps.
Comme toujours chez Ozu, de nombreux plans splendides émaillent le long métrage comme la scène du baiser sur la joue hors champ de Tokiki à Kazuko. Le travail exceptionnel de restauration de Carlotta permet d’apprécier d’autant plus la beauté des décors et le talent des cadrages du maître japonais dans un noir et blanc exceptionnel.
À noter la présence de nombreuses affiches de film ou de matchs de boxe américains dans les lieux fréquentés par les protagonistes.
Déjà une grande œuvre de l’un des plus grands cinéastes que le Japon ait jamais fait naître.
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