Le 10 mars 2016
Un énième film d’infectés, au rythme mollasson, sauvé du naufrage par un jeu d’acteurs de qualité.
- Réalisateur : Miguel Angél Vivas
- Acteurs : Matthew Fox, Clara Lago, Jeffrey Donovan
- Genre : Drame, Épouvante-horreur, Survival
- Nationalité : Espagnol
- Distributeur : Condor Entertainment
- Durée : 1h52mn
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Sortie en DVD le 2 mars 2016.
Un énième film d’infectés, au rythme mollasson, sauvé du naufrage par un jeu d’acteurs de qualité.
L’argument : Dans un futur proche, le monde est entré dans une nouvelle ère glaciaire. Frappée par une terrible épidémie, la planète est désormais parcourue par des hordes d’infectés sanguinaires. Jack, l’un des rares survivants, vit reclus avec sa fille de 12 ans qu’il tente de protéger. Mais sa fragile quiétude va voler en éclat lorsque une troupe d’Infectés repère son hameau isolé, l’obligeant à se rapprocher de son voisin Patrick, avec qui il partage un lourd secret…
Copyright Sony Pictures Releasing España
Notre avis : Extinction débute de façon assez maladroite, avec un bus qui s’arrête sans raison, alors que le danger rôde. L’idée est d’en mettre plein la vue au spectateur avec une attaque de personnes infectées, assoiffées de sang. On ne saura d’ailleurs jamais pourquoi ces gens ont été infectés... C’est comme ça et puis c’est tout !
Immédiatement après, un fondu au blanc matérialise une ellipse de neuf ans. Les rares survivants de l’attaque du bus, font face à un monde dévasté, qui les projettent à l’ère glaciaire.
Le cinéaste espagnol Miguel Angel Vivas pensait avoir réalisé avec Extinction une œuvre originale. Sa culture cinématographique est visiblement incomplète car le film de pandémie est un sous-genre horrifique omniprésent depuis maintenant près de 15 ans. Sans vouloir être exhaustif, 28 jours plus tard (2002) de Danny Boyle, Je suis une légende (2007, qui est lui-même un remake), La route de John Hillcoat (2009) etInfectés de ses confrères espagnols Alex et David Pastor sont déjà passés par là. Et c’est en soi la principale limite d’Extinction. Ce drame horrifique fait dans le déjà vu, sans apporter sa pierre à l’édifice.
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Par ailleurs, Miguel Angel Vivas a dû composer avec un budget étriqué. Extinction ne fait pas pour autant "cheap". Il a été tourné entièrement en studio, dans des décors joliment agrémentés. La neige factice ne fait pas bidon, et rend même plutôt bien à l’écran. La photographie est également réussie, participant à l’ambiance post-apocalyptique de l’ensemble. Dans ces décors, le réalisateur Miguel Angel Vivas a fait le choix d’un drame intimiste mâtiné de fantastique, dans le style de The dead outside (2008). L’idée est tout à fait appréciable, mais le film peine sérieusement à convaincre dans sa première heure.
Alors que l’on comprend assez vite qu’un lourd secret sépare les deux principaux personnages, Extinction n’épargne pas le spectateur avec des scènes tellement banales de la vie quotidienne. Elles n’apportent rien au récit et durent inutilement. Dans un format plus court, d’1h30 au plus (alors qu’il dure 1h52), le film aurait sans doute gagné en rythme et en efficacité.
En l’état, le plus intéressant dans cette histoire demeure le "froid" permanent qu’il y a entre les deux adultes vivant l’un en face de l’autre, dans ce village intitulé - sans doute ironiquement – Harmony. Et même là-dessus, le réalisateur se rate ! Car le secret qui les (des)unit, est à peine esquissé et de façon peu claire, si bien que l’on reste sur notre faim.
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Dans cet environnement hostile, Miguel Angel Vivas cherche à montrer l’isolement peut confiner à la paranoïa. A cet effet, un des deux adultes entend des voix sur les ondes radio. Il a de plus en plus de mal à appréhender la réalité des choses. Voilà une idée scénaristique fort appréciable, mais qui tombe à plat, n’étant pas du tout approfondie.
En fait, le principal motif de satisfaction tient au jeu des acteurs. Matthew Fox (la série Lost) et Jeffrey Donovan (la série Fargo) rentrent parfaitement dans la peau de leurs personnages. Quant à la jeune Quinn McColgan, elle apporte une fraîcheur et une sensibilité bienvenues. Ce sont bien les acteurs qui participent à l’ambiance du film et à la (petite) tension qui s’opère progressivement. Il va sans dire que l’on s’attend forcément, à un moment ou à un autre, à l’attaque d’infectés. Les monstres sont plutôt réussis au niveau de leur design, rappelant étrangement les crawlers de The descent (2005). Ils sont d’ailleurs eux aussi aveugles !
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Au final, Extinction peine sérieusement à convaincre. Si la distribution fait de son mieux et que l’environnement post-apocalyptique est convaincant, le film pâtit d’un sérieux manque d’originalité, d’un rythme lent - en particulier dans sa première heure - et de sujets abordés de façon superficielle. Extinction rejoint sans gloire la cohorte des productions qu’on oublie sitôt vues.
Un DVD réussi sur le plan technique mais bien maigre au niveau des bonus.
Les supléments :
Pas grand chose à se mettre sous la dent. Le making of, d’une durée de 13 minutes, laisse la parole aux différents intervenants sur le film. Versant principalement dans l’auto-satisfaction et dans la promotion du film, il se révèle inintéressant.
Quant aux deux autres bonus, ce sont de très courtes interviews, d’une part de Matthew Fox et de Jeffrey Donovan, et d’autre part de Clara Lago et Quinn McColgan. Entrecoupés d’extraits du film, ces bonus d’une durée identique de 3 minutes, n’apprennent pas grand chose au spectateur.
L’image :
Une image superbe, même dans les zones sombres du film.
Le son :
Un Dolby Digital 5.1 satisfaisant, occupant parfaitement l’espace. A noter que l’on a même droit à un DTS - pas forcément nécessaire pour un tel film intimiste - pour la version française.
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