Evil Dead Rise - Lee Cronin - critique

Critique : C’est un film qui commence par la fin. Et naturellement, qui connaît le principe, sait par avance qu’une fois la malédiction réveillée, le mal devient sans limite. Il y a peut-être dans ce Evil Dead Rise un soubresaut inquiet de la pandémie qui a laissé les familles dans l’isolement le plus total. En effet, le récit se passe dans un immeuble désolé, à peine occupé par quelques familles, qui attendent avec anxiété d’être délogés. L’ascenseur fonctionne encore, c’est heureux, seule la commande du parking souterrain résiste à l’ouverture et l’accès à l’escalier d’urgence est bloqué. Bref, nous voilà projetés dans le monde sombre des middle class américaines qui peinent à faire vivre leurs enfants et à se loger dignement. En réalité, le récit démarre véritablement au moment où la terre se met à trembler et qu’elle ouvre par une fracture de béton sur une sorte de chapelle intérieure, à l’abri des humains, où l’un des jeunes protagonistes, pour son plus grand malheur, dérobe un ouvrage interdit et des disques qu’il ne faut surtout pas écouter. Sa curiosité lui jouera des tours en libérant des forces démoniaques qui s’emparent des vivants.

Copyright 2022 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved.

Force est de constater que ce nouveau numéro s’inscrit dans la modernité. La maman élève seule ses enfants, les femmes sont libérées du joug masculin, et il y a même un adolescent dont on perçoit qu’il n’est ni vraiment féminin, ni vraiment masculin. Bref, Evil Dead Rise est pleinement dans l’air du temps d’autant que le mal s’installe d’abord dans la peau de la mère, Ellie, qui va perdre tout sens de la maternité et répandre sa cruauté au sein de la famille et de l’immeuble. Les moyens financiers sont là. Lee Cronin ne lésine pas sur les décors, les lumières glauques et les effets gore. En même temps, le film conserve le style traditionnel de ce type de long-métrage. Le réalisateur préfère l’authenticité des maquillages sanguinolents, aux images de synthèse. En ce sens, Evil Dead Rise a quelque chose de l’artisanat qu’on retrouve dans de grands numéros du cinéma d’horreur des années 80 et 90. D’ailleurs, le scénario fait un clin d’œil amusé à Freddy dont la série, aujourd’hui largement passée de mode, a connu le meilleur et le pire. C’était l’époque où le cinéma d’épouvante se voulait inventif et original.

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Maintenant, où le bât blesse demeure véritablement le scénario. Peut-être l’univers clos de l’immeuble n’a pas permis au réalisateur d’étancher toute son ambition d’horreur. L’histoire tourne finalement assez vite en rond, se réduisant à une course-poursuite entre les héros et les démons qui s’immiscent à l’intérieur des corps. Le réalisateur convoque un massacre à la tronçonneuse curieux au fin fond d’un parking souterrain ou des tremblements hasardeux de l’ascenseur qui rappellent le film du même titre en 1983. Evil Dead Rise est truffé de références cinématographiques et c’est surtout cela qui en fait l’intérêt. Tout le reste se résume à du déjà-vu, de l’hémoglobine pour de l’hémoglobine, et il faut le reconnaître, la peur ou la surprise ne sont pas vraiment de mise dans le film.

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Evil Dead Rise ne passionnera pas les foules. Mais il aura donné envie de se replonger avec délectation dans tous ces films d’horreur des années 80 et 90 qui ont fait sursauter les générations anciennes.